Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

Un doublé pour l’autrice à succès

Photo Stevens LeBlanc
Partager
Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2021-12-24T05:00:00Z
Partager

L’autrice à succès Rose-Line Brasset a un automne du tonnerre : pour son 60e anniversaire, elle a publié coup sur coup une nouvelle aventure de son héroïne culte – Juliette en Suisse – et la cinquième adaptation en bande dessinée de la même héroïne, Juliette à Québec. Ses fans ont de quoi se régaler, avec une histoire palpitante au pays du fromage et du chocolat et une BD colorée où la ville de Québec est à l’honneur.

Juliette en Suisse – la 16e aventure de cette jeune héroïne extrêmement populaire auprès des jeunes – raconte le voyage scolaire d’un groupe ravi d’aller skier dans les Alpes, de se gaver de chocolat et de fondue au fromage. Le séjour à Genève et dans le Valais, sans parents, s’annonce juste parfait !

Malheureusement, dès l’arrivée du groupe à Genève, plusieurs objets commencent à disparaître et la bisbille s’installe au sein du groupe. Juliette, Gino et Gina devront prouver leurs talents de détectives : ceux qu’on soupçonne d’emblée, parce qu’ils sont différents des autres, ne sont pas nécessairement les coupables.

Rose-Line Brasset a trouvé le confinement et la pandémie lourds à gérer et a choisi d’apporter de la légèreté et de la couleur dans la vie de ses jeunes lecteurs.

Publicité

« En général, dans la série Juliette, j’aborde des problématiques sérieuses : je parle de racisme, de sexisme, d’intimidation. Pendant la pandémie, j’ai continué de les aborder, mais j’ai essayé d’être plus légère et de faire rire un peu plus. Juliette fait un peu le clown, sinon c’est trop lourd. »

« Juliette a toujours été drôle... mais là elle est drôle pour de vrai ! assure l’écrivaine. J’essaie de faire en sorte qu’il y ait de la légèreté même si on continue d’aborder des faits de société qui sont des incontournables. On n’est pas au pays des licornes... mais il n’est pas question qu’on tombe en enfer, hein ! »

Rose-Line avait envie d’être bienveillante, de faire rire ses lecteurs, de leur expliquer des choses. Comment on vit quand on grandit en Suisse, par exemple. 

Des souvenirs

Elle s’est rappelé une tonne de bons souvenirs en écrivant cette nouvelle aventure puisqu’elle a vécu une partie de sa jeunesse en Suisse. 

« J’étais contente parce que je n’ai pas eu besoin de me déplacer en Suisse : j’ai habité là pendant neuf ans. Je suis partie travailler en Suisse comme fille au pair. J’ai tellement aimé ça que je suis restée en Suisse. Ça demeure ma patrie d’adoption : j’ai encore mes amis que j’avais à 18 ans. »

Elle n’avait pas envie que ce soit nostalgique, ni de ressasser sa propre histoire de l’époque. 

« J’ai transporté toute la classe d’histoire de Juliette en Suisse. C’est un roman qui est drôle et on apprend plein de choses sur la culture suisse romande. »

Publicité

À travers l’un des personnages, elle aborde également un autre sujet qu’elle connaît très bien : le bégaiement. « J’avais envie de parler de bégaiement parce que je suis bègue. Très bègue », révèle-t-elle.

« Je me contrôle parce que j’ai eu 60 ans. Mais jusqu’à l’âge de 30 ans, je n’arrivais pas à articuler deux mots l’un en arrière de l’autre. J’ai tellement été victime d’intimidation au Québec... je me suis fait appeler “la bégueilleuse”. C’était mon surnom à l’école. Même dans le monde du travail, c’était pas évident. »

Québec sous la neige

En parallèle, la bande dessinée Juliette à Québec est également arrivée en librairie. 

« Je suis tellement fière ! », lance-t-elle. « On voulait montrer la ville de Québec – la plus belle ville en Amérique du Nord – sous son plus beau jour. En hiver, elle devient féérique ! » 

  • Rose-Line Brasset est autrice, journaliste et globe-trotteuse. 
  • Elle est née à Alma et habite aujourd’hui à Québec. 
  • Elle partage son temps entre sa famille, l’écriture, le yoga et les voyages. 
  • Sa série Juliette s’est vendue à plus de 600 000 exemplaires.  

EXTRAIT 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Photo courtoisie
Photo courtoisie

« Après exactement sept heures vingt de vol, depuis l’aéroport de Montréal (où nous nous sommes rendus via un interminable trajet de trois cents kilomètres en bus), nous avons débarqué à Genève, la mine froissée et le regard ahuri. La moitié du groupe prenait l’avion pour la toute première fois, alors tu peux imaginer que la traversée n’a pas été de tout repos. La vérité, j’ai honte de le dire, c’est que nous avons littéralement mis la pagaille à bord. Les uns se sont levés toutes les trente minutes pour aller aux toilettes, tandis que les autres n’ont pas cessé d’appeler les agents de bord. Et je ne parle pas du chahut ! Je ne mens pas, on se serait cru dans les gradins d’un match de hockey un soir où les Canadiens sont en train de gagner. »

Publicité
Publicité