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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

«Un deuil» pour le restaurateur du Fourquet Fourchette

Il était sur le point d'acheter la salle et la cuisine qu'il dirigeait à Chambly

Durant l’âge d’or du Fourquet Fourchette, le restaurant avait pignon sur rue à un jet de pierre du fort de Chambly et possédait aussi une antenne à Montréal, au Palais des congrès, rue Saint-Antoine Ouest, où passait la communauté d’affaires.
Durant l’âge d’or du Fourquet Fourchette, le restaurant avait pignon sur rue à un jet de pierre du fort de Chambly et possédait aussi une antenne à Montréal, au Palais des congrès, rue Saint-Antoine Ouest, où passait la communauté d’affaires. Photo Francis Halin
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2022-04-15T16:00:00Z
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Un restaurateur de La Vallée-du-Richelieu, qui était sur le point d’acheter la salle et la cuisine qu’il dirigeait à bout de bras depuis six ans, a dû abandonner son rêve en raison de la pression immobilière des derniers mois.

Restaurant
Le Fourquet Fourchette
  • Ville : Chambly
  • Années d’existence : 23 ans
  • Employés touchés : 60
    (avant la pandémie)
  • Propriétaire : Richard Rassi
    (actionnaire exclusif depuis 2005)

«Jusqu’au 18 février dernier, j’y croyais, mais, la fin de semaine, je me suis dit: “Non, je n’ouvre pas”. Je n’ai pas rouvert depuis», confie Frédéric Pichette, directeur du Restaurant Le Fourquet Fourchette, à Chambly, en Montérégie.

Après des années à la tête de la cuisine et des grandes salles à manger avec vue sur l’eau, l’entrepreneur a jeté la serviette.

«C’est un deuil», laisse tomber Frédéric Pichette, qui rêvait d’acquérir le restaurant qu’il gérait pour en faire un projet récréotouristique.

En entrevue avec Le Journal, le restaurateur insiste: il n’en veut pas au propriétaire du bâtiment, qui se prépare à le vendre. «Ça va rester mon ami», lance-t-il.

Chaises musicales

Ces derniers mois, le poids de la pandémie a enlevé de la patience aux propriétaires, dit-il. Pas facile de naviguer dans les eaux troubles des ouvertures et des fermetures avec comme seule bouée des prêts d’urgence.

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Sans parler de l’interminable jeu de chaises musicales des employés pris entre l’arbre et l’écorce des confinements décrétés par le gouvernement.

«On a eu de la misère au niveau des gestionnaires, gérants de plancher, chef, sous-chef. Ça a été un gros défi. C’est l’œuf et la poule. Pour offrir de meilleurs salaires, il faut augmenter le prix des assiettes», résume-t-il.

À la grandeur du Québec, beaucoup de restaurants dirigés par des familles auront du mal à passer le flambeau après la pandémie, selon lui.

Avec des marges de profits dépassant rarement les 2% à 4%, l’explosion du prix des aliments et le prix de l’immobilier, il deviendra de plus en plus difficile de léguer ces restaurants à la nouvelle génération.

Photo Francis Halin
Photo Francis Halin

«La COVID, ça a enlevé de la patience. Les propriétaires de bâtiment se sont fait enlever du temps», souligne Frédéric Pichette.

Après une visite des salles à manger et des cuisines, l’entrepreneur raccompagne Le Journal à la porte principale en pointant le restaurant de déjeuner de devant, qui a lui aussi fermé ses portes.

«Les seuls qui auront les moyens d’acheter le bâtiment du Fourquet Fourchette seront ceux qui en feront des condos, des bureaux ou des résidences de personnages âgées de luxe», soupire-t-il.

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