Tampons, noix et croustilles: un dépanneur à 98% québécois, à 2% canadien et à 0% américain

À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.

Des tampons hygiéniques québécois et des noix cultivées au Québec se sont rajoutés aux 360 marques offertes par un dépanneur 100% local à Montréal, vers lequel les menaces tarifaires de Donald Trump dirigent de nouveaux clients soucieux d’acheter des produits d’ici.

De l’huile à saveur de truffe des Appalaches de marque Truffettes, des croustilles de Mirabel de marque Miett à l’oignon caramélisé et au miso, des linges à vaisselle en microfibre de marque Solem, etc.

Quiconque veut découvrir les nouveaux produits québécois n’a qu’à venir faire un tour dans cette charmante petite épicerie-café-dépanneur nommée Toutes les choses parfaites, située au rez-de-chaussée de la Clinique médicale Angus. 

«Tous les jours, je suis inondée de courriels et d’appels, et je reçois des échantillons de nouveaux produits locaux», se réjouit Karine Martel.

Son stock a doublé en trois ans... et ça continue de plus belle! Merci Donald Trump.

Son chiffre d’affaires de janvier est de 19% supérieur à celui de l’année précédente... qui a pourtant été bonne.

«Je finis par être obligée de dire non parce que mes étalages sont déjà pleins de produits magnifiques», avoue l’épicière ultralocale de 47 ans.

Quand je me mets à regarder les produits qui sont ici, j’en ai facilement pour une demi-heure.

Je souris devant la bouteille de vin rouge Le petit pouvoir du vignoble Bourg des Cèdres.

Je salive devant les boîtes de Bombe Cerise (qui sont comme des Cherry Blossom artisanales haut de gamme avec alcool).

Je m’étonne des savons noirs de Abieze Lab qui utilise la caméline (locale) au lieu de l’huile d’olive.

Lacunes «caoutchouteuses»

Karine Martel déplore les lacunes «caoutchouteuses» du Québec qui, mystérieusement, ne produit aucune gomme à mâcher et aucun condom.

Eh non, on ne peut pas «mâcher québécois», ni profiter d’un «condom local»... mais c’est pas mal tout ce qui manque ici.

«J’ai les produits hygiéniques Iris + Arlo qui se vendent très bien et les déodorants avec recharges de Kiima pour éviter d’avoir toujours à jeter le contenant de plastique», me montre-t-elle.

«J’ai même des noix du Québec de Au jardin des noix (de Saint-Ambroise-de-Kildare), des nouilles artisanales québécoises Macaroni et cie et des vinaigres 100% québécois», s’enthousiasme-t-elle.

M^me Martel est si heureuse de son commerce actuel et de sa vie présente que la voici moins ambitieuse: pas question pour l’instant d’ouvrir une ou plusieurs succursales et de s’imposer un marathon de gestion.

«J’aime ma vie, je suis bien ici dans ma boutique, à saluer mes clients, à voir mon équipe, qui est la même depuis le début... Mais je suis ouverte à partager mes contacts avec quiconque veut ouvrir un dépanneur 100% local comme le mien», annonce la femme d’affaires.

C’est tout à son honneur de consentir à partager ses connaissances puisqu’elle fait certainement partie des Québécois qui connaissent le mieux l’industrie locale dans toute sa variété.

«Je vis mes valeurs à 100% en ce moment et ça me fera plaisir d’aider quelqu’un d’autre à faire comme moi», dit Karine Martel.

Souhaitons que cette offre généreuse ne tombe pas sur des oreilles sourdes.

Y en a-t-il parmi vous qui comptent ouvrir des dépanneurs 100% locaux ailleurs au Québec?