Un déménagement profitable pour Lyne-Marie Bilodeau


Benoît Rioux
Originaire de Sherbrooke, la jeune Lyne-Marie Bilodeau a pris les grands moyens pour arriver aux Jeux paralympiques au sommet de son art, elle qui est déménagée à Canmore, en Alberta, au cours de la dernière année.
• À lire aussi: [EN IMAGES] Les Jeux paralympiques de Pékin 2022 officiellement ouverts sur fond de conflit
• À lire aussi: Décathlon nous propose de voir le handicap autrement
À seulement 20 ans, la Québécoise s’est retrouvée dans l’environnement parfait pour profiter de l’expérience des vétérans de l’équipe de ski de fond, déjà rassemblés dans l’Ouest canadien.
«Nous sommes une équipe tissée serrée», décrit Bilodeau, qui avoue être de nature très discrète.
Malgré sa timidité, elle reconnaît avoir notamment bénéficié des bons conseils du grand champion Brian McKeever, de 22 ans son aîné.
«Brian est un athlète vraiment impressionnant, dit-elle, soulignant ses 17 médailles paralympiques, dont 13 en or. En s’entraînant avec lui, on apprend beaucoup. Il est vraiment généreux et a une très bonne attitude avec les plus jeunes.»
«Même s’il a une déficience visuelle, il connaît et explique bien la technique à utiliser pour aller plus rapidement, précise la Sherbrooke. Quand il te dit d’essayer de ramener tes coudes ensemble, tu le fais. Il a tellement de choses dans son sac. Je me sens choyée de pouvoir m’entraîner avec lui.»
Un tremplin pour 2026
Dans le cas de Bilodeau, qui souffre d’hémiparésie du côté gauche, elle skie à genoux, dans une luge. La technique pour pousser avec les bras devient doublement importante. À Pékin, la Sherbrookoise participera d’abord à l’épreuve des 15 kilomètres, le dimanche 6 mars. Suivront le sprint, mercredi, et le 7,5 kilomètres, le samedi 12 mars.
«Mon objectif pour Pékin est de prendre de l’expérience, mentionne-t-elle. Je veux m’en servir comme tremplin pour aller en Italie, à Cortina d’Ampezzo, dans quatre ans.»
Parmi les favorites dans sa discipline, Bilodeau voue un grand respect à l’Américaine Oksana Masters. Celle-ci a non seulement remporté deux médailles d’or en ski de fond aux Jeux paralympiques de Pyeongchang, mais elle a aussi été couronnée championne en paracyclisme durant les derniers Jeux d’été, à Tokyo. Chez ses autres adversaires, une autre Canadienne demeure un bel espoir, soit l’Ontarienne Christina Picton, autrefois membre de l’équipe canadienne féminine de parahockey.
Inspirée par les Jeux olympiques
Même si elle n’ose rêver à une médaille à Pékin, Bilodeau assure être bien inspirée pour repousser ses limites, comme l’ont fait les fondeurs du Canada durant les récents Jeux olympiques.
«J’ai vraiment été impressionnée par ce qui s’est passé aux Jeux olympiques, je pense notamment au relais sprint chez les hommes, où le Canada [NDLR : avec Antoine Cyr et Graham Ritchie] ont terminé cinquièmes. C’était assez incroyable. On dirait que cela m’a donné encore plus le goût d’être là, à Pékin.»