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Un défenseur chinois au potentiel incalculable rencontre le CH aujourd’hui

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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-06-05T04:20:00Z
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BUFFALO – Le phénomène Yao Ming a fait exploser en popularité le basketball en Chine dans les années 2000. Dans 10 ans, si le hockey y connaît un essor fulgurant, on parlera peut-être d’un effet Simon Wang.

Wang, défenseur chinois de 6 pi et 6 po ayant grandi à Pékin, méduse les équipes de la Ligue nationale de hockey (LNH) et figure parmi les sujets de l’heure au Combine à Buffalo. Comme il n’a déménagé au Canada qu’à 12 ans et qu’il a réellement commencé à comprendre le hockey il y a trois ans seulement, son potentiel est incalculable.

«J’ai utilisé 30% de celui-ci jusqu’ici», estime le sympathique géant, en entrevue dans le lobby du Mariott Harborcenter. Wang a des entrevues planifiées avec 25 équipes de la LNH cette semaine, dont une avec les Canadiens de Montréal, jeudi.

Alors que dans ce sport, il était jusqu’à tout récemment un néophyte, Wang a terminé la saison 2024-2025 dans l’une des meilleures ligues juniors au monde, la OHL, avec les Generals d’Oshawa.

Wang a appris les rudiments du hockey à un jeune âge en Chine, dans un calibre de jeu excessivement faible, dépourvu de structure. Il y a trois ans, les seules séquences de la LNH qu'il avait regardées se résumaient à des faits saillants.

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«Je voyais juste les flashs, le côté extravagant. J’ai vraiment commencé à progresser en tant que joueur quand j’ai appris à jouer au hockey de la bonne façon», confie-t-il.

C’est vous dire à quel point il partait de loin. «J’ai fait un travail incroyable, je crois, juste pour rattraper les autres.»

Le produit fini

Il y a un élément de son jeu qui existe depuis le début, même quand des schémas de hockey sur un tableau lui étaient un langage complètement étranger: cette ahurissante agilité sur patins que l’on croirait impossible chez un garçon de sa grandeur.

Ce qui excite les recruteurs, c’est que le potentiel de croissance chez Wang est parmi les plus importants que l’on aurait pu mesurer chez un espoir depuis belle lurette. La marge de progression est presque infinie quand on parle d’un joueur qui se familiarisait assez récemment avec les notions de base du hockey et qui évolue déjà à un très haut niveau.

Ce qui met l’écume à la bouche, ce n’est pas ce que Wang est, mais ce qu'il peut devenir. Le principal intéressé lui-même salive en décrivant ce à quoi pourrait ressembler son apogée.

«Je suis excité par le produit final, s’emballe Wang. Je pense qu’on parle d’un défenseur qui aura un impact énorme dans les deux sens de la patinoire, prédit-il. Quelqu’un d’extrêmement dangereux en zone offensive, qu’il soit question de se déplacer à la ligne bleue ou de se porter à l’attaque.

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«Et en zone défensive, je pourrai neutraliser l’adversaire avec mon coup de patin, mon bâton, mon physique et tous les petits détails dans mon jeu.»

L’éclosion l’an prochain?

Si vous vous arrêtez à ses statistiques, vous aurez peine à comprendre ce buzz énorme autour de Wang, constatant qu’il a été limité à seulement cinq aides en 53 matchs avec Oshawa jusqu’ici, si l’on inclut les séries.

Mais on vous ramène encore au caractère atypique de son ascension dans le monde du hockey. Il devait, après tout, se tremper les pieds dans la OHL avant de passer aux choses sérieuses.

«Je suis arrivé à Oshawa comme sixième défenseur. Je ne voulais pas tenter le coup de circuit, j’avais cinq gars devant moi dans la hiérarchie. Ma mentalité, c’était de m’acclimater à la ligue. J’ai pris en confiance vers la fin des séries. L’an prochain, j’aurai de plus grandes responsabilités», promet-il.

La NCAA éventuellement

Le plan pour les prochaines années, Wang y a réfléchi de manière très concrète.

«L’an prochan, je veux dominer [la OHL]. L’année suivante, je veux me rapporter à Boston University [école avec laquelle il a signé sa lettre d’intention dans la NCAA, NDLR]. Et ainsi de suite. Je veux dominer chaque ligue dans laquelle j’évolue avant de passer chez les professionnels.»

Et si les habiletés offensives latentes ne finissent pas par se manifester, il y aura d’autres outils qui lui permettront de survivre, même à un haut niveau.

«Si je ne deviens pas ce défenseur absolument monstrueux dans les deux sens de la patinoire, je pourrais être celui qui neutralise les meilleurs attaquants», suggère-t-il.

D’ici là, ce qui semble certain, c’est qu’il deviendra, le 28 juin, au Peacock Theatre de Los Angeles, le joueur né en Chine ayant été repêché le plus tôt de l’histoire de la LNH, surpassant Kevin He, réclamé au quatrième tour (109e au total) par les Jets de Winnipeg en 2024.

Ce serait un pas de plus vers l’un de ses plus importants objectifs: laisser sa marque auprès de la prochaine génération de hockeyeurs chinois.

«Ce que Yao Ming a fait pour le sport en Chine, je l’apprécie tellement, observe-t-il. Quand je vais finir ma carrière dans la LNH, je veux revenir à la maison pour aider les jeunes à se développer et à atteindre leur plein potentiel.»

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