Le propriétaire d’un pitbull qui a défiguré une fillette refuse de sortir de prison
Il n’a pas voulu collaborer lorsqu’est venu le temps de préparer son plan de sortie


Antoine Lacroix
Le propriétaire d’un pitbull qui a défiguré une fillette il y a six ans à Brossard refuse de sortir de prison, malgré qu’il serait admissible à une libération d’office.
« Lorsque le moment est venu pour vous de quitter l’établissement, vous avez refusé. Vous n’étiez pas d’accord avec les conditions imposées par la Commission et vous ne vouliez pas être libéré à Winnipeg, car vous n’y aviez aucun soutien », peut-on lire dans la décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC), au sujet de Karim Jean-Gilles.
Mais c’est que l’homme de 38 ans a tout simplement refusé de collaborer lorsqu’est venu le temps d’élaborer son plan de sortie.
Idéologie anti-autorité
Selon la CLCC, Jean-Gilles adhère à « une idéologie d’un groupe extrémiste anti-gouvernement/anti-autorité, appelé “Freeman of the Land” qui affirme que le gouvernement moderne est corrompu et que les individus ne sont pas obligés d’interagir avec l’État ou ses agents », peut-on lire.
Et depuis sa détention, il manifeste « une résistance relativement constante à l’égard du système de justice pénale et du système correctionnel ».
Karim Jean-Gilles purge une peine de près de six ans de pénitencier pour avoir notamment fait preuve de négligence criminelle causant des lésions, en laissant ses deux chiens sans laisse ni collier se promener dans un parc fréquenté par des enfants.
Le 20 septembre 2015, le pitbull s’est rué sur la petite Vanessa Biron, 7 ans, qui était en train de jouer au parc avec sa mère et sa sœur. L’animal l’a mordue au visage, lui laissant de graves séquelles. La fillette a eu la mâchoire fracturée en sept morceaux, la joue broyée, la glande salivaire arrachée et l’oreille interne détruite, entre autres.
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Risque inacceptable
Deux ans après les événements, lorsqu’un huissier s’était présenté chez lui pour lui signifier qu’il devait comparaître, Jean-Gilles l’avait sauvagement battu.
Des policiers qui ont été dépêchés à son domicile ont aussi dû se mettre à plusieurs pour l’arrêter. Il avait frappé un agent avec suffisamment de force qu’il avait perdu conscience.
Depuis qu’il est détenu, Karim Jean-Gilles n’a suivi aucun programme pour régler ses problèmes de comportements violents. La CLCC a décidé de révoquer sa libération d’office.
« Vous présenterez un risque inacceptable pour la société si vous êtes libéré d’office et que votre libération ne contribuera pas à la protection de la société en favorisant votre réinsertion sociale », conclut-on.
– Avec Claudia Berthiaume