Un cric défectueux coûte la vie à un travailleur agricole


Julien McEvoy
Le décès d’un ouvrier agricole guatémaltèque écrasé par une fourgonnette sera finalement reconnu comme accident de travail. La Cour d’appel vient d’annuler la décision initiale qui privait sa famille d’indemnisation.
Ottoniel Lares Batzibal changeait un pneu crevé dans la cour de la ferme Les Cultures Fortin à Lotbinière lorsque le véhicule s’est effondré sur lui en juillet 2021. Le cric défectueux appartenant à l’employeur a cédé, tuant l’homme de 38 ans sur le coup.
Du bénévolat selon la CNESST
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) avait pourtant refusé d’indemniser la famille. Motif: l’intervention relevait de la «bienveillance» du travailleur, pas d’une consigne professionnelle. Une décision confirmée par le Tribunal administratif du travail en février 2023.
«Il a pu décider d’effectuer immédiatement la réparation afin de s’assurer que le véhicule serait prêt pour le travail le lendemain, au bénéfice de l’employeur», tranche désormais la juge Julie Dutil.
L’ouvrier cumulait 12 saisons à la ferme et conduisait régulièrement les véhicules pour transporter ses collègues.
La famille dans le dénuement
Au Guatemala, la veuve et la fille d’Ottoniel Lares Batzibal survivent en vendant des textiles tissés à la main. Elles ont perdu leur principal soutien économique avec sa mort.
Un maigre versement d’assurance vie de 50 000$ a servi à couvrir les frais médicaux de la cadette de la famille, aujourd’hui décédée.
Le dossier retourne maintenant à la CNESST pour que soit fixé le montant de l’indemnité.
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