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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Un couple montréalais en procès en lien avec une fraude hypothécaire de plus de 5 M$

Jean Carlos Mejia, soupçonné d’être un «facilitateur» du recyclage des sommes obtenues lors de la fraude, à son arrivée au palais de justice de Montréal
Jean Carlos Mejia, soupçonné d’être un «facilitateur» du recyclage des sommes obtenues lors de la fraude, à son arrivée au palais de justice de Montréal Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2025-03-03T16:43:17Z
2025-03-03T18:56:52Z
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Un couple montréalais qui aurait participé pendant la pandémie à une vaste fraude hypothécaire de plus de 5 M$ impliquant des «personnificateurs» qui se faisaient passer pour de vrais propriétaires a commencé à subir son procès ce lundi.

• À lire aussi: Fraude immobilière de 5 M$: le SPVM décapite un important réseau

Sacha Anawati, 45 ans, et Jean Carlos Mejia, 31 ans, sont accusés de recyclage de produits de la criminalité et de possession de biens criminellement obtenus.

Selon la poursuite, Anawati aurait agi comme recruteur au sein du groupe de fraudeurs qui aurait sévi contre cinq propriétés montréalaises.

Sacha Anawati en arrivant au début de son procès lundi au palais de justice de Montréal
Sacha Anawati en arrivant au début de son procès lundi au palais de justice de Montréal Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Mejia aurait quant à lui joué le rôle de facilitateur du recyclage des sommes. Il aurait mis la main sur 1,5 M$ provenant de six prêts, compte démontrer la Couronne.

Propriétaires floués

L’enquête a débuté lorsque les propriétaires d’une résidence de Westmount ont voulu obtenir un prêt, qui leur a été refusé puisque la maison était déjà largement hypothéquée.

Ils ont porté plainte au Service de police de la Ville de Montréal, qui a découvert l’ampleur de la fraude après des mois d’enquête.

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Les propriétés visées étaient libres d’hypothèques et inhabitées par les propriétaires, mais louées par des complices, est-il admis. En tout, deux résidences et trois terrains vacants auraient été ciblés.

Des participants à la fraude surnommés «personnificateurs» auraient rencontré virtuellement une notaire en se faisant passer pour les réels propriétaires de l’adresse visée. Ils auraient signé une procuration donnant les pleins pouvoirs à un tiers.

Quelques fausses pièces d’identité utilisées par les fraudeurs
Quelques fausses pièces d’identité utilisées par les fraudeurs Photo d'archives Agence QMI

Ce complice aurait ensuite rencontré en personne un deuxième notaire afin de signer des prêts hypothécaires frauduleux. L’argent aurait été transféré vers des comptes bancaires tout aussi illicites, ouverts au nom des propriétaires à l’aide de fausses pièces d’identité.

Une importante quantité de documents et de fichiers ont été amassés pendant l’enquête, qui s’est échelonnée sur deux ans.
Une importante quantité de documents et de fichiers ont été amassés pendant l’enquête, qui s’est échelonnée sur deux ans. Photo d'archives agence QMI

Les sommes auraient été ensuite transférées vers des comptes de société-écran, auraient été retirées en espèces ou auraient servi à obtenir des prêts automobiles, compte démontrer la poursuite.

Prêteurs victimes

Le prêteur privé Richard Papazian n’a jamais rencontré les faux – ni les vrais – propriétaires des adresses visées. Il s’est fait payer les premières mensualités des prêts par chèque, puis en argent comptant, a-t-il témoigné lundi.

«On a dit qu’on ne le voulait pas en cash. Mais si on n’est pas payé, c’est pire. On était contents d’avoir au moins nos paiements», a souligné la victime.

Les versements ont toutefois éventuellement cessé. M. Papasian et son partenaire d'affaires Morley Garfinkle ont embauché des enquêteurs privés après avoir eu des doutes sur la véritable identité de leurs clients. 

«C’était ce qu’on craignait le plus, il y avait une grande fraude», a mentionné M. Garfinkle, qui avait ensuite porté plainte à la police. 

Sa présumée tête dirigeante, Adnane El Fehdi, a récemment été arrêtée en Espagne et rapatriée à Montréal. Il est toujours détenu et son dossier doit revenir à la cour en avril prochain pour la suite des procédures.

Les coaccusés, Phuoc Hung Luu, Xu Yi Huang et Emma Gonzalez, ont plaidé coupables quelques jours avant le début du procès. Cette dernière devrait venir témoigner dans les prochains jours du rôle d'Anawati et de Mejia au sein de la fraude.

Le procès est prévu pour une durée de trois semaines devant le juge Salvatore Mascia.

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