Ce couple a enfin connu la joie de la parentalité après quatre ans d’efforts et de sacrifices en fertilité
Ils ont enfin leur petite Madeleine après une longue route parsemée d’embûches
Mathieu Boulay
Plonger les mains dans la terre, manger un sandwich avant d'aller au lit, apprécier la beauté du monde: des Québécois ont trouvé leur bonheur dans une panoplie de petites et grandes choses. Voici une série de témoignages pour vous inspirer.
Après quatre longues années en fertilité, trois opérations et des dizaines de rendez-vous à l’hôpital, un couple de la Rive-Nord de Montréal vit une joie indescriptible depuis l’arrivée de la petite Madeleine.
«Quand j’ai vu Madeleine dans son incubateur pour la première fois, j’ai poussé un soupir de soulagement, explique Audrey Bouthillier-Coutu. Tant qu’elle n’était pas là, je ne le croyais pas.»
Depuis le 4 janvier, sa vision de la vie, et celle de son conjoint Daniel Richard, a changé.
«Je profite de chaque petit moment au lieu de penser à demain, jure la mère. Ça me permet d’apprécier les petites choses anodines.»
«J’ai une volonté plus grande de travailler sur certains aspects de ma personnalité. Ça me permet de relativiser», ajoute son conjoint, qui est journaliste sportif.
Avant cette journée magique, le couple de Repentigny a traversé un véritable chemin de croix. Après avoir reçu un diagnostic d'endométriose dans la vingtaine, la maman savait que le processus pour avoir un enfant pourrait être ardu.
«J’avais ce pressentiment que ce ne serait pas facile», raconte Mme Bouthillier-Coutu.
Après quelques années d’essais infructueux, elle a obtenu une référence dans une clinique de fertilité.
«Quand tu t’engages dans ce processus, tu ne sais pas à quel point le parcours peut être long. C’est ce qui est le plus difficile», souligne le papa de 36 ans.
La lumière au bout du tunnel
Durant les différentes étapes du traitement, les médecins ont découvert qu’Audrey avait une trompe de Fallope obstruée et trois fibromes qui l’empêchaient de tomber enceinte. La femme de 36 ans a dû subir trois opérations pour se donner toutes les chances de créer la vie. Toutefois, ce n’était pas ce qui l’insécurisait.
«Tu ne sais pas comment ça va finir et les années passent vite, précise Mme Bouthillier-Coutu. Quand j’ai eu 35 ans et que je n’étais pas enceinte, j’ai commencé à me faire à l’idée que je n’aurais pas d’enfant avant 40 ans.»
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Durant ses nombreuses visites à l’hôpital, elle s’est aperçue que son cas n’était pas unique.
«Il y avait tellement de femmes de tous les âges dans la salle. Ça me permettait de garder espoir et d’oublier tout ce que le monde me disait.»
Après trois transferts d'embryons infructueux, comme une «peine d'amour chaque fois», la coiffeuse a reçu enfin la nouvelle qu’elle attendait depuis quatre ans: elle était enceinte.
«Je tremblais et je pleurais en même temps, se souvient-elle. J’ai fait au moins 20 tests pour m’assurer que c’était réel. Je n’y croyais pas.»
Résilience à l’état pur
Quand ils regardent leur petite Madeleine aujourd’hui, Audrey et Daniel ne regrettent pas tous les sacrifices qu’ils ont dû faire durant ces années-là.
Malgré les nombreux moments difficiles, ils n’ont jamais perdu espoir. La peine et les doutes ont fait place à des sourires et à une joie difficile à décrire.
«On est tellement reconnaissants depuis qu’elle est parmi nous, et je remercie la vie que ça ait fonctionné», confie la mère.
