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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Assassinats: un couple de «nettoyeurs» aurait aidé la mafia italienne

Un couple sous le radar de Saint-Jude subit son procès pour deux meurtres et un complot pour meurtre

Marie-Josée Viau et Guy Dion à leur arrivée au Centre judiciaire Gouin, lundi.
Marie-Josée Viau et Guy Dion à leur arrivée au Centre judiciaire Gouin, lundi. Photo Chantal Poirier
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2021-05-31T15:52:04Z
2021-06-01T01:27:30Z
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Un couple d’apparence sans histoire aurait aidé la mafia italienne à assassiner deux frères chez eux pour ensuite incinérer les corps et faire disparaître les traces du crime, a-t-il été expliqué lundi à l’ouverture de leur procès, qui a tous les airs d’un véritable polar.

Marie-Josée Viau et Guy Dion
Marie-Josée Viau et Guy Dion Photo courtoisie

« Vous entendrez comment [la femme] est allée cacher une arme dans un pneu quelques instants avant le meurtre, comment ils s’y sont pris pour brûler les corps, le nombre de cordes de bois et de bidons d’essence utilisés pour brûler les corps, puis quand ils se sont plaints de ne pas avoir reçu leur paiement », a expliqué la procureure Isabelle Poulin à propos de Marie-Josée Viau et Guy Dion.

Viau et Dion, âgés de 45 et 49 ans, sont un couple de Saint-Jude, en Montérégie. C’est chez eux qu’auraient été commis les assassinats des frères Giuseppe et Vincenzo Falduto, 23 et 30 ans, le 30 juin 2016. Ils sont accusés de ces meurtres prémédités et de complot. Ils ont plaidé non coupables.

« Pour commettre un meurtre, il n’est pas nécessaire [qu’un accusé] soit l’auteur principal [du crime], les nuances sont nombreuses », a précisé le juge Eric Downs aux jurés.

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Disparition

Selon la théorie de la Couronne, la résidence du couple incluait un terrain et un garage, dont il sera abondamment question lors du procès prévu pour trois mois au Centre judiciaire Gouin, à Montréal.

La Couronne est représentée par quatre procureurs, dont Me Pascal Lescarbeau.
La Couronne est représentée par quatre procureurs, dont Me Pascal Lescarbeau. Photo Chantal Poirier

« C’est dans ce garage que [les victimes] ont été tuées », a expliqué Me Poulin.

Pour le frère des victimes, il était évident que cette disparition était inquiétante.

Dominico Falduto, le frère aîné des victimes, était le premier témoin.
Dominico Falduto, le frère aîné des victimes, était le premier témoin. Photo Chantal Poirier

« J’ai appelé la police pour signaler [...] qu’il y a de bonnes chances que leur vie soit en danger », a témoigné Domenico Falduto, lundi.

Les copines respectives des deux frères ont quant à elles expliqué leurs inquiétudes face à ces disparitions mystérieuses.

Or, pendant trois ans, l’enquête n’a pas abouti, jusqu’à ce que l’assassin lui-même se rende à la police afin de devenir délateur, a expliqué la poursuite.

« Les pièces du casse-tête se sont mises ensemble pour comprendre leur fin tragique, a dit la Couronne au jury. Il était payé par la mafia italienne pour tuer des gens. C’était un tueur à gages. »

Ainsi, ce serait grâce à ce témoin, dont l’identité est protégée par le tribunal, que la police a appris ce qui est arrivé aux deux frères.

Après avoir été attirés au domicile de Viau et Dion, ils auraient été abattus dans le garage par le délateur pendant que les accusés faisaient du bruit et le guet. 

« Aucun corps n’a été retrouvé parce que les accusés ont brûlé les dépouilles à ciel ouvert, a dit la Couronne. Ils se sont débarrassés des cendres dans une rivière, ainsi que de l’arme du crime et le véhicule [des victimes]. Bref, ils ont fait disparaître toute trace du meurtre. »

Infiltration policière

Une opération d’infiltration a ensuite été mise en place, qui aurait permis d’obtenir des aveux du couple.

« Guy Dion y dit [entre autres] avoir fait ce qui lui a été demandé, a expliqué la Couronne en expliquant qu’il y a eu cinq scénarios d’infiltration, en juillet et août 2019. C’est la preuve la plus percutante, ce sont leurs paroles. »

Au cours du procès, la Couronne compte faire entendre des policiers, mais aussi un agent d’infiltration et le délateur. Petit à petit, pendant trois mois, le jury de huit femmes et six hommes apprendra ainsi tous les détails de ces meurtres sordides qui semblent sortir tout droit d’un roman policier.

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