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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Un couple de nouveaux arrivants qui n’arrivait pas à avoir des cours de francisation a plutôt appris le français grâce au «Bye bye» et aux «Beaux malaises»

Plutôt que d’attendre un an après Québec, ils ont aussi lancé leur propre club social de discussion en français

Naba et Abrar Alvalla posent pendant qu’a lieu une de leurs rencontres Pâtes et parle dans leur restaurant du palais des congrès.
Naba et Abrar Alvalla posent pendant qu’a lieu une de leurs rencontres Pâtes et parle dans leur restaurant du palais des congrès. Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2025-04-03T23:00:00Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Tanné d’attendre une place en francisation qui n’arrivait pas, un couple de nouveaux arrivants a empoigné le proverbial taureau par les cornes en se gavant de radio et de télé québécoise, en écoutant tous les Bye bye depuis 1996 et en créant son propre club de conversation en français de 800 membres.

Arrivés de Toronto, Abrar et Naba Alvalla vivent à Montréal depuis deux ans. Partis de zéro, ils s’expriment déjà dans un très bon français.

«Dès notre arrivée en avril 2023, nous nous sommes inscrits en ligne pour la francisation... pour avoir des nouvelles seulement le mois d’août suivant», déplore M. Alvalla.

«Quand on m’a appelé, c’était pour me dire qu’on avait finalement une place pour moi un an plus tard et qu’on avait perdu mon évaluation, ce qui allait repousser mon cours», s’exaspère Mme Alvalla.

Les Alvalla ont alors laissé tomber. Ils s’étaient tellement améliorés en attendant leur cours qu’ils n’en avaient plus besoin.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Pédagogie du Bye bye

Le couple dans la mi-trentaine écoutait la télévision et la radio québécoises et lisait Le Journal de Montréal tous les jours.

«J’écoutais Tout un matin, l’émission avec Patrick Masbourian, puis Infoman avec Jean-René Dufort», raconte Abrar.

«Au début, je comprenais un mot sur cinq, un peu plus tard la moitié des mots, et maintenant je comprends tout», se félicite-t-il.

Abrar a déjà écouté les trente derniers Bye bye (le prochain qu’il va écouter sera celui de 1995). Naba lit des romans québécois, dont récemment Le monstre d’Ingrid Falaise.

Le couple a aussi écouté Les beaux malaises avec Martin Matte.

«Masbourian, Dufort et Matte nous ont fait comprendre le rythme du français québécois», m’explique M. Alvalla.

Un club

Les Alvalla ont déménagé ici pour acheter la dernière succursale existante du restaurant La Popessa, située au Palais des congrès de Montréal.

Ma chronique parlait récemment de leur initiative d’offrir les pâtes à volonté moyennant des abonnements mensuels de 200$.

Ils utilisent leur restaurant depuis un an pour des activités de francisation le dimanche midi.

Les Pâtes et parle sont si populaires que le nombre de participants est limité à vingt.
Les Pâtes et parle sont si populaires que le nombre de participants est limité à vingt. Louis-Philippe Messier

L’événement appelé «Pâtes et parle» coûte 5$. Personne n’est obligé de manger... mais c’est tentant parce que ça sent bon!

Lors de la visite du Journal, le Japonais Takashi Baba, le Britannique Gerald McNulty, le Jamaïcain Gavin Fray, les Indiens Ganima Dhir et Athul Sreemathy Raj, la Colombienne Alejandra Lema, le New-Yorkais Ezra Glatt et le Californien Jackson Hughes venaient d’apprendre les expressions «tomber dans les pommes» et «pas de chicane dans ma cabane».

Ils jouaient en français à des jeux de société, comme Bananagram ou Rapido.

L’annonce de coupes par Québec dans la francisation a fait exploser le nombre de participants à 800 membres.

L’Indienne Ganima Dhir, la Colombienne Alejandra Lema et le Jamaïcain Gavin Fray en train de jouer en français à des jeux de conversation lors d’un évènement Pâtes et parle.
L’Indienne Ganima Dhir, la Colombienne Alejandra Lema et le Jamaïcain Gavin Fray en train de jouer en français à des jeux de conversation lors d’un évènement Pâtes et parle. Louis-Philippe Messier

Le Japonais Takashi Baba et le Britannique d’origine Gerald McNulty.
Le Japonais Takashi Baba et le Britannique d’origine Gerald McNulty. Louis-Philippe Messier

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