Un copain «pas très sympathique»
C’est ainsi qu’une collègue d’une jeune femme assassinée a décrit l’homme aujourd’hui accusé du meurtre


Claudia Berthiaume
CALGARY | Une ancienne collègue de travail d’une jeune Albertaine assassinée en 2002 a décrit à la cour le copain de celle-ci, aujourd’hui accusé du meurtre, comme étant un homme «pas très sympathique» à l’époque.
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Même si elle ne l’a vu que pendant quelques minutes, c’est le souvenir que Kerri Hillman a conservé de celui qui lui a été présenté comme «Steph».
Près de 20 ans plus tard, l’ex-serveuse témoignait jeudi matin au procès de l’homme de 53 ans.
Le Québécois Stéphane Parent est soupçonné d’avoir tué sa copine Adrienne McColl le soir de la Saint-Valentin de 2002, à Calgary.
Le corps de la jolie blonde de 21 ans a été retrouvé trois jours plus tard par un propriétaire de ranch de Nanton, une petite ville située à environ 45 minutes au sud de la plus grande ville albertaine.
Adrienne McColl aurait été étranglée, en plus d’avoir reçu plusieurs coups à la tête lui occasionnant une fracture du crâne, a soutenu la Couronne dans son exposé d’ouverture.
La victime et son copain, de 12 ans son aîné, s’étaient rencontrés au Studio 82 au tournant de l’an 2000. McColl y travaillait comme serveuse tandis que Parent y avait été embauché comme gérant.
« Les poings serrés »
Peu de temps avant son décès, la jeune femme s’était toutefois trouvé un nouvel emploi au restaurant Benny’s Bistro, au centre-ville.
Un après-midi, Parent s’est présenté pour récupérer sa copine à la fin de son quart de travail.
«Il avait les cheveux brun foncé, un manteau de cuir foncé, il était grand et plutôt bâti. Il n’était pas très sympathique», a relaté Kerri Hillman au jury de huit hommes et quatre femmes chargé de décider du sort du Québécois.
«Il se tenait debout dans la porte avec les poings serrés», a poursuivi l’ancienne collègue de travail de McColl.
Celle-ci a par la suite expliqué à la juge Charlene S. Anderson que la victime ne s’était pas présentée pour son quart de travail la veille de sa mort.
«Elle a appelé au restaurant. Elle semblait paniquée. Je lui ai dit de ne pas s’en faire, qu’on se verrait le lendemain», a raconté Mme Hillman sans en dire davantage sur le contenu de la conversation.
Mais le lendemain, ce fut silence radio en ce soir de Saint-Valentin. Adrienne McColl était injoignable, a dit la témoin.
Un rouleau d’argent
Et avant même le lever du soleil le lendemain, Parent se serait présenté à l’aéroport en demandant le premier vol quittant l’Alberta. Il aurait ainsi payé comptant quelque 600 $ pour un aller simple en direction d’Ottawa.
« Je lui ai demandé ce qu’il faisait [dans la vie] pour avoir un tel montant d’argent. Il m’a dit qu’il travaillait dans plusieurs bars. C’était un rouleau d’argent comptant, gros comme un rouleau de Duct tape, principalement des 20 $ », a détaillé l’agente au service à la clientèle Denise Megliola.