Un combat de championnat du monde pour Marie-Pier Houle


Benoît Rioux
L’occasion était trop belle pour la laisser passer, tellement qu’on a accéléré les plans et la boxeuse québécoise Marie-Pier Houle se battra dans un combat de championnat du monde, le 22 avril, au Royaume-Uni.
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Houle (8-0-1, 2 K.-O.) affrontera donc la Britannique Sandy Ryan (5-1, 2 K.-O.) pour le titre vacant WBO chez les mi-moyennes à Cardiff, au Pays de Galles.
« Si Sandy Ryan était professionnelle depuis des années et qu’elle avait une fiche de 25-0, je n’aurais pas proposé ce combat à Marie-Pier, mais en analysant la situation, on a pensé que c’était une excellente idée d’accepter », a indiqué le promoteur Yvon Michel, mardi, en visioconférence.
Offre impossible à refuser
Selon le plan d’origine, Houle devait plutôt se battre pour une ceinture mineure en finale d’un gala prévu le 20 avril au Casino de Montréal. Cette possibilité de décrocher la ceinture de la WBO est venue tout chambouler.
« Si tu as le choix entre une ceinture mineure ou une ceinture de championne du monde, la décision n’est pas extrêmement difficile à prendre, a commenté avec excitation la boxeuse de 32 ans, originaire de la Mauricie. Ce serait fou de passer à côté. »
« Est-ce que c’est un peu plus rapide que ce que l’on envisageait ? Oui, a admis Houle. Mais pourquoi ne pas accepter ? C’est une offre qui est venue de nulle part, sur un plateau d’argent. »
Une opportunité à saisir
Pour déterminer si le risque en vaut la chandelle, Yvon Michel a fouillé le parcours de Ryan jusque dans les rangs amateurs, y compris durant les Jeux du Commonwealth de 2018. La Britannique avait alors gagné la médaille d’or, mais en battant difficilement au passage la Québécoise Marie-Jeanne Parent en demi-finale. Ryan avait obtenu la faveur de quatre des cinq juges ce jour-là, à Gold Coast, en Australie. Houle a aussi vaincu Parent au niveau amateur.
« Après avoir eu des discussions avec Marie-Pier, [son gérant] Yves [Lévesque] et toute l’équipe, on a convenu que c’était la meilleure opportunité pour elle », a résumé le promoteur.
« Ç’a pas pris une longue conversation avec Marie-Pier », a convenu Lévesque.
En plus de son gérant, Houle est notamment appuyé par son entraîneur Sébastien Gauthier. Ce dernier, un ancien boxeur, n’a d’ailleurs jamais eu l’occasion de se battre pour un titre mondial malgré ses 28 combats professionnels.
« Il y a des boxeurs qui vont passer toute leur carrière sans avoir l’occasion de se battre en combat de championnat du monde, a justement souligné Houle. C’est sûr que c’est un rêve, quand on commence une carrière, on veut gravir les échelons un à un et on a tous le même objectif : celui de devenir champion du monde. »
Un K.-O. nécessaire ?
L’opportunité est belle, mais le défi arrive-t-il trop vite ? Houle a encore certaines lacunes au niveau de sa défensive. À son plus récent combat, le 13 janvier à la Place Bell, elle a notamment essuyé quelques coups distribués par la Mexicaine Marisol Moreno.
Houle, qui en était à un premier duel de huit rounds en carrière, l’avait alors emporté par décision unanime des juges (80-72, 79-73 et 77-75). Or, le pointage ne reflétait pas nécessairement l’allure du combat. Houle avait d’ailleurs fait preuve d’humilité, à sa sortie du ring, avouant ne pas comprendre comment un juge avait pu lui accorder tous les rounds.
Reste à voir si Ryan a ce qu’il faut pour embêter Houle à son tour. Dans un combat en sol étranger, la Québécoise aura possiblement besoin d’un K.-O. pour quitter le Pays de Galles avec une ceinture de championne du monde dans ses bagages.
Le combat de Marie-Pier Houle sera présenté en sous-carte d’un autre duel de championnat du monde entre Shavkatdzhon Rakhimov (17-0-1, 14 K.-O.), monarque des poids super-plumes de la IBF, et le Gallois Joe Cordina (15-0, 9 K.-O.).