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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Un chenil controversé ferme

L’entreprise Expédition Mi-Loup située à l’Île-d’Orléans cesse ses activités après la diffusion d’un reportage

Quelques chiens ont été attachés à un traîneau pour une dernière fois avant leur «retraite» bien méritée.  En tout, près d’une centaine de bêtes ont été placées en adoption ou dans des refuges.
Quelques chiens ont été attachés à un traîneau pour une dernière fois avant leur «retraite» bien méritée. En tout, près d’une centaine de bêtes ont été placées en adoption ou dans des refuges. Photo Didier Debusschère
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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

2022-04-03T01:21:37Z
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L’entreprise Expédition (XP) Mi-Loup, de l’Île-d’Orléans, a placé l’entièreté de son chenil en adoption avant de fermer ses portes définitivement, quelques semaines après la diffusion d’un reportage mettant en lumière des pratiques préocuppantes.

En 48 heures, ce sont près d’une centaine de chiens qui ont été placés en adoption dans des familles aimantes ou recueillis par des refuges du Québec et de l’Ontario. 

Quelques-uns d’entre eux ont été attachés à un traîneau pour une dernière fois, samedi, avant de prendre une « retraite » bien méritée.

Anne Shaughnessy - Activiste
Anne Shaughnessy - Activiste Photo Didier Debusschère

« Je ne peux même pas te dire à quel point je suis heureuse de ce dénouement-là. Il y a tellement de choses horribles qui se sont passées ici... », confie l’activiste Anne Shaughnessy, lorsque rencontrée sur place par Le Journal.

Images troublantes

Informée de pratiques douteuses de l’entreprise par un ancien employé, elle s’est rendue sur le site d’Expédition Mi-Loup avec deux de ses amies, dont la réalisatrice de documentaires Fern Levitt, en février 2020. 

Des activistes affirment avoir découvert sur le site en février 2020 une chambre à gaz artisanale et des cadavres de chiots.
Des activistes affirment avoir découvert sur le site en février 2020 une chambre à gaz artisanale et des cadavres de chiots. Photo courtoisie, Shay Lee

Elles y ont trouvé une chambre à gaz artisanale servant à asphyxier les chiots non désirés ainsi qu’un congélateur rempli de leurs cadavres.

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Leur découverte a fait l’objet d’un reportage à CTV, le 6 février dernier. Des photos prises par le groupe d’une boîte reliée par un tube à une bonbonne de gaz de soudage et la dépouille de chiens dans un congélateur ensanglanté y ont été diffusées.

Cette méthode de l’entreprise pour « contrôler » l’ampleur du chenil a été confirmée au Journal par d’anciens guides d’Expédition Mi-Loup. Mais il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg, soulignent-ils.

Des activistes affirment avoir découvert sur le site en février 2020 une chambre à gaz artisanale et des cadavres de chiots.
Des activistes affirment avoir découvert sur le site en février 2020 une chambre à gaz artisanale et des cadavres de chiots. Photo courtoisie, Shay Lee

Deux fois par année, au moins une quinzaine de bêtes étaient abattues d’une balle dans la tête pour « permettre la rotation avec les chiens plus jeunes ».

Un sort que connaissaient aussi la plupart des chiens blessés ou malades parce qu’on refusait de faire appel à un vétérinaire en raison des coûts, raconte Mathieu Lambert.

« Le mot d’ordre, c’était de ne pas parler de toutes les dégueulasseries qui se faisaient. On vivait dans le mensonge », souligne, de son côté, Mathieu Lévesque.

L’actuelle propriétaire d’Expédition Mi-Loup, Tanya Fournier-Veilleux, indique qu’elle n’a pas été mise au courant de ces pratiques. Elle a rejoint l’entreprise en septembre 2020, soit sept mois après la découverte du groupe d’activistes. 

Surprise amère

« J’ai commencé à avoir des doutes quand des journalistes ont commencé à me contacter, mais c’est en voyant le reportage [de CTV] que j’ai compris l’ampleur de la situation », affirme-t-elle au Journal, entre deux chiens mis à l’adoption.

Mme Fournier-Veilleux compte rester dans ce milieu qui la passionne, mais elle projette de se diriger vers un chenil plus petit, où les besoins de toutes les bêtes seront pris en considération. 


Contactée par Le Journal, Élisabeth Leclerc, l’ancienne copropriétaire du chenil qui en est toujours actionnaire, a refusé de répondre à nos questions.

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