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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Un chef pompier congédié pour des propos racistes envers les Premières Nations

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TVA Nouvelles

2021-09-29T18:32:13Z
2021-09-29T21:30:17Z
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Les Premières Nations ont une fois de plus fait les frais de propos racistes, cette fois provenant de la bouche du chef pompier de Schefferville, sur la Côte-Nord.

Enregistré à son insu lors d’une conversation, Daniel Vocelle, dont le poste de pompiers dessert des communautés autochtones, tient des propos dégradants envers les Premières Nations.

«C’est des sauvages! OK, on va se le dire... Ils sont cochons. Excusez l’expression. Je le sais, je vais dans les maisons... Je sais comment ils opèrent eux autres. Quand il n’y a plus de place pour les poubelles, ils mettent les poubelles dans le sous-sol», peut-on entendre sur l’enregistrement.

M. Vocelle a depuis été congédié par le directeur général de la ville. 

«Outre la gravité des propos, bien il y a la capacité à exercer ses fonctions. La ville de Schefferville dessert la communauté innue qui paie le tiers du salaire et les coûts du service de protection contre les incendies. Schefferville et Matimekuh Lac-John, c’est le même territoire physique», a expliqué Jean Dionne.

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Malgré tout, les propos soutenus par l’homme ont semé la grogne dans la communauté innue Matimekuh.

«Il y a eu beaucoup de commotion avec ça. [...] Moi, je suis pompier volontaire depuis 21 ans et je travaille avec cette personne-là depuis presque 4 ans. La journée que j’ai entendu ça, je me suis dit ''my God, ça ne se peut pas''», raconte Rodrigue McKenzie du conseil de bande de Matimekuh-Lac John.

M. McKenzie ne comprend pas comment une personne peut tenir de tels propos auprès d’un administrateur de la ville.

«Il m’a pris par surprise M. Vocelle. C’était vraiment vraiment... inexplicable. Je ne pourrais pas l'expliquer. Ça fait mal», ajoute-t-il.

«Il aurait pu juste rester avec ''sauvages'' et ''cochons''. Mais le fait que lui, qu’il est chef pompier, que c’est un monsieur avec qui je travaille, qu’il intervient dans les maisons pis qu’il constate qu’il y a juste des poubelles... On n’est pas toute de même. Come on! Ça pas d’allures que M. Vocelle [disent] devant un administrateur de la ville qu’on est des cochons à vidanges», déplore M. McKenzie.

Sur une autre vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il est possible de voir Daniel Vocelle quitter la région par avion, le jour même des événements. 

«C’est bon qu’il soit parti. C’est pour le protéger. [...] Il aurait peut-être vécu des attaques du monde. C’est bon qu’il soit parti dans la journée même», dit-il.

Pour Ghislain Picard, Grand chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec, ce genre de situations témoigne du fait que le racisme est un «fléau qui est dur à combattre».

«Il ne faut pas baisser les bras, il faut continuer. Le plus ironique dans tout ça, c’est qu’on doit encore enregistrer et filmer ce genre de situation là pour faire la démonstration que le racisme et la discrimination sont encore des réalités qui sont propagées un peu partout au Québec», indique-t-il.

Malgré tout, M. Picard estime qu’il y a une «plus grande sensibilité» dans la population envers les peuples autochtones depuis les événements qui ont coûté la vie à Joyce Echaquan, il y a un an.

«Voyons-y une opportunité plutôt qu’un défi. Je pense qu’on est peut-être dans une direction un peu plus prometteuse», croit-il.

Sur Twitter, le cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, a condamné les propos tenus par M. Vocelle.

«Les propos de cet ancien chef pompier sont totalement inacceptables. Cela n’est pas représentatif de la profession et ce n’est pas notre Québec», écrit-elle, en appelant les Québécois à continuer «de dénoncer ce genre situation».

Daniel Vocelle n'a pas répondu à nos demandes d'entrevue.

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