Un chauffeur d’escortes est accusé de meurtre
La victime aurait été tuée de 16 coups de couteau par vengeance


Nicolas Saillant
Pris d’une rancœur meurtrière, un chauffeur d’escortes aurait tué le propriétaire d’une agence d’escortes de 16 coups de couteau après l’avoir attiré dans un guet-apens pour se venger d’un amour volé.
«La présente affaire est campée dans l’univers méconnu du commerce du sexe et d’une agence d’escortes», a illustré le procureur Matthew Ferguson lors de son discours d’ouverture devant jury au procès de Kamel Chebbout.
L’homme de 39 ans est accusé du meurtre au premier degré de Azzedine Laknit.
Le matin du 20 février 2019, l’accusé qui était chauffeur pour escortes, avait attiré la victime de 50 ans dans un stationnement du square Décarie, affirmant qu’il voulait lui remettre de l’argent. Chebbout, qui aurait bu du gin pendant la nuit, avait toutefois une autre idée en tête, tuer le propriétaire de l’agence d’escortes pour se venger.
Les deux hommes avaient eu un conflit datant de 2018 à propos d’une fille dont le chauffeur était tombé amoureux. N’acceptant pas la rupture, Chebbout s’en était pris à l’époque à la victime à qui il reprochait de lui avoir volé sa femme.
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Courte trève
Devant les nombreuses menaces, la victime avait même porté plainte à la police, mais le conflit s’était en apparence résorbé.
«La trêve a été de courte durée, l’accusé n’a jamais laissé tomber l’affaire», a expliqué Me Ferguson.
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C’est pris de cette rancœur que Chebbout planifie de tuer sa victime en février 2019. Grâce à son téléphone cellulaire qui enregistrait tous ses appels, l’accusé aurait laissé des traces de sa préméditation dans les heures avant le crime.
Accusé
«Je te jure que je vais le faire», aurait-il dit à un ami la veille.
Lorsque la BMW de Azzedine Laknit se serait stationnée près de la voiture de l’accusé vers 6 h 40 du matin, Chebbout serait entré par le côté passager et aurait assené 16 coups d’un couteau de cuisine à sa victime. Deux témoins ont été interpellés par les cris du défunt.

Dès sa sortie du véhicule, l’accusé a appelé le 911 pour se dénoncer. Il a ensuite contacté l’agence d’escortes de l’homme de 50 ans et dit ceci: «Il est mort, je l’ai tué, j’ai appelé la police, je vais passer ma vie en prison, mais je n’aime pas que quelqu’un touche à ma fierté», a-t-il dit au téléphone.
L’homme avait été arrêté sur place et hospitalisé quelques jours pour des blessures par arme blanche. Le procès de Kamel Chebbout doit durer plusieurs semaines.
La Couronne entend faire entendre les appels cellulaires enregistrés de l’accusé, «la pièce maîtresse», pour démontrer l’état d’esprit de l’accusé au moment de commettre le meurtre.
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