Un canadien sur cinq craint d’être arnaqué avec l’IA


David Descôteaux
Les cybercriminels exploitent désormais l’IA générative pour automatiser des arnaques, créer de faux contenus (hypertrucages) et s’attaquer aux empreintes numériques laissées par les internautes, rappelle la Banque Royale du Canada (RBC).
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Un sondage mené par RBC révèle que les inquiétudes sont bien réelles :
· 84 % des Canadiens craignent l’usurpation d’identité,
· 80 % la fraude en ligne,
· 79 % les violations de données.
Grâce à l'IA générative, les criminels peuvent recueillir et enrichir ces données pour déployer plus rapidement et personnaliser leurs attaques, et ce, à moindre coût. Ainsi, il s'avère plus difficile que jamais pour les particuliers et les entreprises de départager le vrai du faux.
En conséquence, protéger son « persona numérique » devient aussi essentiel que protéger son portefeuille.
« La gestion de votre persona numérique est devenue un élément crucial pour protéger vos données », souligne Adam Evans, chef de la sécurité de l’information chez RBC. Il rappelle que la cybercriminalité représente aujourd’hui la troisième plus grande économie mondiale.
Selon le sondage, la population constate aussi une multiplication des arnaques : 98 % notent des escroqueries plus ciblées et sophistiquées, et 89 % en perçoivent plus qu’avant. Mais la vigilance s’érode : 65 % des répondants disent être « fatigués » de toujours devoir se méfier, et un tiers admettent baisser parfois la garde.
Pourtant, les comportements de protection restent inégaux : si 92 % des Canadiens mettent leurs logiciels à jour, seulement 70 % le font régulièrement. Même constat pour les paramètres de sécurité : 88 % les activent, mais seuls 65 % le font de façon systématique.
RBC recommande plusieurs gestes simples : se méfier des appels ou vidéos suspects, utiliser des mots de passe robustes et uniques, surveiller ses comptes, signaler toute tentative douteuse, et même recourir à un VPN pour limiter les risques.
« Les criminels ne dorment pas, alors il faut redoubler de vigilance », conclut Evans.
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