«Un beau grand voyage audacieux»: un film lumineux pour Margot Robbie et Colin Farrell

Isabelle Hontebeyrie
«Touchant», «magique», «lumineux» ne sont que quelques-uns des adjectifs utilisés par Margot Robbie et Colin Farrell pour décrire Un beau grand voyage audacieux, du réalisateur Kogonada (connu pour le film After Yang, ou encore pour quatre épisodes de Pachinko) et du scénariste Seth Reiss (Le menu).
«C’est le scénario le plus puissant que j’ai lu en 25 ans», s’exclame Colin Farrell devant les journalistes lors de la promotion d'Un beau grand voyage audacieux. L’histoire est inhabituelle: Sarah (Margot Robbie) et David (Colin Farrell) se rencontrent par hasard et, rapidement, revisitent certains moments clés de leur passé en traversant des portes mises sur leur route.

«J'adore la théâtralité des portes. Quand je vois une porte sur une scène de théâtre, cela stimule toujours mon imagination. Une porte a le potentiel de nous mener n'importe où, dans le banal comme dans le magique. Les portes représentent des possibilités. Elles sont intrinsèquement mystérieuses. Ouvrir une porte, au sens propre comme au sens figuré, c'est entrer dans un nouvel espace, une nouvelle expérience, un nouveau moment de sa vie», souligne Kogonada, remarqué pour son esthétisme dans, notamment, Columbus, sorti en 2017.
Un couple crédible
«C'est un film très léger. Tout semblait très léger sur le plateau, de dire Margot Robbie. C'est magique, c'est beau, c'est romantique, et ça aborde des sujets réels [mais] on avait l'impression d'être dans une bulle dorée tous les jours, et j'appréhendais la fin du tournage. C'était le seul point négatif: j'avais peur que ça se termine.»

Le son de cloche est le même chez Colin Farrell, qui note, pour Variety que «le long métrage parle de deuil, de perte, de chagrin, de solitude et de toutes ces choses humaines auxquelles nous sommes tous confrontés, mais je ne peux pas utiliser le mot “sombre” en parlant du film. Non. Il n'y a aucune obscurité. Ces choses en elles-mêmes ne sont pas sombres. Elles peuvent être douloureuses, mais ce ne sont pas des expériences sombres. Il n’y a pas d’ombres, de faux semblants, ni de cruauté. C’est très beau.»
Avec un tel sujet, «Un beau grand voyage audacieux» a forcément poussé le duo à affronter des aspects personnels de leur vie et leur relation au passé et aux souvenirs.

«Je vis à Los Angeles maintenant, et j'y suis depuis une vingtaine d'années, mais j'ai passé les 20 premières années de ma vie à Dublin. Maintenant, dès que l'avion atterrit à Dublin, en fait, même avant, quand je vois sur l'écran au dos du fauteuil devant moi que l'avion se rapproche d'une île appelée Irlande, je ressens une sorte de nostalgie très agréable et un sentiment d'appartenance très familier. Rentrer chez soi, c'est comme traverser quelque chose, c'est donc un sentiment très puissant. Avant, je voyais ça comme une fracture, naître à un endroit, vivre ailleurs. J'ai des gens que j'aime, de la famille à Los Angeles, mais j'ai aussi de la famille à Dublin. Je ne suis jamais rassasié, je suis toujours en manque de quelqu'un», confie l’acteur.

Pour Margot Robbie, «un film, c’est un peu comme une capsule temporelle. Quand on a de la chance, on peut retourner en arrière et se souvenir de la manière dont on l’a fait. Je conserve les scénarios de chaque film, et j'y retourne parfois pour regarder les notes que j’ai inscrites sur les marges. Pour celui d'Un beau grand voyage audacieux, j’ai mis des photos de scènes que nous avons tournées, de photos du plateau... un peu comme un petit musée ou comme un scrapbook étrange.»
Un beau grand voyage audacieux arrive en salle dès le 19 septembre.