Un batteur de femmes plaide coupable


Antoine Lacroix
Un multirécidiviste de la violence conjugale pourrait être déclaré délinquant dangereux ou à contrôler, lui qui a reconnu jeudi avoir étranglé son ex-conjointe.
« Tu sais que je peux te tuer là, mais je le ferai pas car je t’aime », a lancé Raymond Champagne, en s’en prenant violemment à la femme avec qui il était en couple depuis un peu moins de trois ans, devant les enfants apeurés de la victime.
L’homme de 45 ans a plaidé coupable jeudi au palais de justice de Saint-Hyacinthe à plusieurs accusations, dont voies de fait graves mettant la vie en danger et d’avoir proféré des menaces de mort.
Lors d’un souper avec un couple d’amis le 31 janvier 2021, à Saint-Damase, en Montérégie, Champagne est rapidement retrouvé en état d’ébriété avancé, si bien qu’il est devenu très agressif, selon le résumé conjoint des faits lu jeudi.
La victime a subtilement demandé aux invités d’appeler la police et ils ont décidé d’écourter leur visite, ayant peur de l’accusé.
C’est alors que Champagne s’est mis en tête de lui arracher son téléphone, la frappant et l’insultant au passage.
Enfant en pleurs
« L’accusé la jette par terre et tente à ce moment de l’étrangler. Il la prend à la gorge, la lève du lit et l’amène dans la cuisine. [...] Il utilise ses deux mains, a relaté la procureure de la Couronne au dossier, Isabelle Morin. Lorsqu’une des enfants pleure, l’accusé lâche prise. »
« Tu sais ma tabarnac que je peux te tuer. Combien de temps que tu veux que je te laisse à vivre ? » lui a-t-il lancé, pendant que la femme manque d’air.
Malgré tout, Champagne a continué de brutaliser sa copine par la suite à plusieurs reprises.
C’est seulement lorsque le conjoint violent, saoul mort, s’est endormi sur le plancher du salon après avoir vomi, que la femme a pu composer le 911.
Les policiers ont constaté différentes blessures sur son corps, des rougeurs et des bleus au niveau du cou, du thorax, des bras, des jambes et du dos.
Déjà en détention
Or, la Couronne a demandé une expertise afin de déterminer si Champagne pourrait hériter de l’étiquette peu enviable de délinquant dangereux ou à contrôler, ce qui viendrait donner aux autorités plus d’outils afin de l’encadrer une fois son incarcération terminée.
L’homme qui est actuellement derrière les barreaux possède un imposant casier judiciaire, autant en matière de crime contre la personne qu’en violence conjugale, et ce, avec différentes conjointes.
Raymond Champagne sera évalué dans les prochains mois à l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel, à Montréal.