Un bâillon justifié par des faussetés? «La notion de vérité, ça commence à être pas mal élastique dans le dossier de l’énergie», dénonce le PQ

Le Parti Québécois (PQ) demeure stupéfait du départ de Michael Sabia, compte tenu du rôle important que celui-ci a joué dans la planification et l’adoption sous bâillon du projet de loi 69 visant à imposer une réforme énergétique au Québec.

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En entrevue à l’émission de Benoît Dutrizac, à QUB Radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM à Montréal, le porte-parole péquiste en matière d’énergie et député de Jean-Talon, Pascal Paradis, a soulevé certaines interrogations quant aux arguments avancés par la CAQ pour justifier son bâillon.

«J’ai prétendu que l’argumentaire sur le bâillon du gouvernement, toute la semaine passée, c’était du vent, ce n’était pas vrai», mentionne l’élu.

Ce dernier indique avoir interrogé la ministre de l’Énergie, Christine Fréchette, lors de la commission parlementaire, afin de savoir quels projets éoliens ou d’énergie renouvelable nécessitaient que le gouvernement adopte le projet 69 rapidement.

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«Elle n’a pas été capable d’en nommer un seul. Je lui ai demandé quels articles du projet de loi sont absolument nécessaires pour débloquer des projets cet été sur le terrain. Elle n’a pas été capable d’en nommer un seul, mais par contre, elle m’a répondu: “Ah ben, nous, là, c’est très important pour démarrer cet été le projet de parc éolien du Saguenay–Lac-Saint-Jean”.»

Or, Hydro-Québec a confirmé cette semaine la suspension d'une partie de cet ambitieux projet de mégaparc éolien de 3000 mégawatts dans le nord du Lac-Saint-Jean.

«La notion de vérité, ça commence à être pas mal élastique dans le dossier de l’énergie», clame Pascal Paradis.

Besoins énergétiques du Québec

Le député du PQ s’interroge aussi sur les fondements du plan d’investissement de près de 200 milliards $ sur 10 ans, élaboré par Michael Sabia.

«Il s’en va et ce plan est bâti sur l’idée qu’on manque cruellement d’énergie actuellement. Or une autre nouvelle [a] paru le lendemain du bâillon [...]: on apprend que, finalement, peut-être qu’on ne manque plus tant que ça d’énergie. Alors là, on est passé, il y a 5 ans, d’immenses surplus [...] à “on manque cruellement d’électricité”. Puis là, on a bâti un projet de loi pour ça, puis soudainement, peut-être qu’on n’en manque pas tant que ça», soutient M. Paradis.

Le député est aussi préoccupé par ce qu’il considère comme une «ouverture à la privatisation de la vente d’électricité par bâillon» pour «augmenter les tarifs d’électricité des Québécois, bien que le gouvernement Legault affirme le contraire.

«C’est très préoccupant ce qui se passe actuellement dans le domaine de l’énergie au Québec. Ça concerne tout le monde», résume le politicien.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.