Agressions sexuelles sur une fillette: le procès de l’avocat Gilles Grenier s’ouvre à Québec

Pierre-Paul Biron
Le procès d’un avocat civiliste bien connu de Québec s’est ouvert jeudi avec le témoignage de sa présumée victime, à qui il aurait fait des attouchements sexuels à trois reprises quand elle avait entre 8 et 12 ans.
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Gilles Grenier, 74 ans, a tenté d’obtenir un arrêt des procédures dans son dossier, arguant notamment des violations de son droit à un avocat et au silence au moment de son arrestation en 2018.
Jeudi matin, le juge Steve Magnan a confirmé le rejet de la demande, entraînant du même coup l’ouverture du procès avec le témoignage de la plaignante.
La jeune femme, âgée de la fin vingtaine, a décrit Grenier comme un ami de la famille qu’elle voyait lors de fêtes et d’autres occasions spéciales où elle jouait avec l’un de ses fils. Il est aussi arrivé que ce dernier la garde à son domicile.
Trois événements allégués
Le premier événement qu’a relaté la présumée victime serait survenu lors d’un méchoui regroupant plusieurs familles. N’ayant pas de tente où dormir, la jeune fille, qui avait alors «environ 8 ans», se serait retrouvée avec son jeune frère dans la tente de Grenier, avec le fils de ce dernier.
En milieu de nuit, elle a raconté s’être réveillée en sentant l’accusé à ses pieds.
«Il était en train de mettre mes orteils dans sa bouche et de caresser mes pieds, mes jambes, mes cuisses et mon entrejambe», a raconté la femme, dont l’identité est protégée par une ordonnance du tribunal.
À deux autres reprises, des épisodes d’attouchements seraient survenus alors que la fillette se faisait garder chez l’accusé. La plaignante a expliqué que le premier de ces incidents se serait produit sur le sofa de la résidence de Gilles Grenier. Pendant qu’elle jouait à un jeu vidéo sur une console portative, l’avocat civiliste l’aurait rejointe sur le canapé et se serait mis à la caresser.
«Il a rentré sa main dans mes pantalons, il me caressait et il a essayé une pénétration avec son doigt dans mon anus [...] Il m’a touché la vulve, le vagin et l’anus», a témoigné avec aplomb la jeune femme.
Le troisième événement, semblable aux deux autres, serait survenu quand cette dernière avait «11-12 ans».
Contradictions
La présumée victime a confié avoir enfoui ses souvenirs, n’en parlant à personne jusqu’à la fin de son adolescence. En cinquième secondaire, elle s’est confiée à une amie, puis, en 2016 ou 2017, elle s’est ouverte à son conjoint de l’époque. Ce qui a mené à sa plainte à la police est un séjour d’un mois à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, provoqué «à cause de ces faits-là». Le jour de sa sortie, elle s’est confiée à ses parents, avant de porter plainte quelques mois plus tard.
En contre-interrogatoire, l’avocat de l’accusé, Me Charles Levasseur, a longuement questionné la plaignante sur des écarts entre ses déclarations aux policiers, à l’enquête préliminaire et en ouverture de procès.
La jeune femme a notamment avoué n’avoir «que des flashs» des événements et a mentionné que ses souvenirs «se sont arrêtés abruptement pendant que ça se passait».
Le ministère public est représenté par Me Michel Bérubé, qui a annoncé avoir clos sa preuve. Le procès de l’avocat se poursuivra vendredi avec le témoignage de Gilles Grenier.
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