Un autre refuge pour sans-abri dérange à Montréal
Yves Poirier
Après les épisodes désastreux en matière de cohabitation dans le quartier Saint-Henri, depuis l’ouverture au printemps de la Maison Benoît Labre, ce sont maintenant des citoyens du boulevard Saint-Laurent, près du parc Jarry, qui vivent dans l’insécurité depuis l’arrivée récente de l’Abri de Villeray.
Quelques semaines seulement après l’ouverture du refuge, des citoyens du secteur rapportent plusieurs méfaits, vols de colis et présence de consommateurs.
La ressource accueille des gens en situation d’itinérance dans de nouveaux locaux situés au 7399, boulevard Saint-Laurent. Il accueille une vingtaine de personnes pour leur permettre de dormir, prendre une douche et une pause de la rue, dans un milieu sécuritaire.
TVA Nouvelles a obtenu des vidéos qui font état de situations préoccupantes en novembre et décembre.
On aperçoit, par exemple, un individu en train d’éteindre un incendie qu’il a allumé près des portes d’un immeuble résidentiel dans lequel on retrouve des commerces au rez-de-chaussée, mais aussi plusieurs familles et enfants aux étages supérieurs.

D’autres s’installent au même endroit, près du hall d’entrée, pour consommer de la drogue.
Les citoyens, qui souhaitent garder l’anonymat, expliquent qu’ils vivaient en paix jusqu’à l’arrivée des nouvelles installations. Ils déplorent d’ailleurs l’absence de surveillance policière et certains d’entre eux dénoncent le manque de collaboration du refuge l’Abri de Villeray face aux plaintes.
Nous sommes en attente de réactions de la Ville et du refuge l’Abri de Villeray en lien avec cette situation.
Climat de peur dans le métro
Faute de places dans les refuges, la forte présence de sans-abri dans le métro de Montréal provoque un climat de peur chez les usagers.
Des usagers rencontrés par TVA Nouvelles ont indiqué que le métro avait des allures «d’asile à ciel ouvert».

«J’ai peur. Ils me font peur, a insisté une femme. Ils ne savent pas qu’est-ce qu’ils font.»
«Ça consomme, ça boit, ça fume. Je fais des appels à la police au moins trois à quatre fois par semaine», a déclaré un second usager du transport en commun.
Voyez la vidéo ci-dessus.