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Un appel «utile» pour Vladimir Poutine ne signifie rien de bon pour les Occidentaux, selon un expert

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Photo portrait de Samuel Roberge

Samuel Roberge

2025-05-20T19:37:46Z
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Le président russe a qualifié d’«utile» la conversation qu’il a eue dimanche avec Donald Trump au sujet de la guerre en Ukraine. Mais ce terme n’est pas forcément porteur de bonnes nouvelles pour les Occidentaux, prévient un spécialiste de la politique étrangère.

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«Pour Vladimir Poutine, les sources à l’origine du conflit, c’est que l’Ukraine existe, c’est que l’OTAN est à sa frontière, résume Guillaume Lavoie, membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand. Ce n’est pas juste l’Ukraine à ce moment-là, ce sont demain les pays baltes. Alors si la base, c’est de discuter sur la façon dont Vladimir Poutine pourrait avoir tout ce qu’il veut, eh bien, je comprends que lui trouve que c’est "utile".»

M. Lavoie souligne que, si les principes du président russe étaient pris en compte, un «retour de la normalité», pour lui, signifierait que l’ensemble du territoire ukrainien doive revenir à la mère patrie qu’est la Russie – autrement dit, que l’Ukraine ne soit plus un pays souverain.

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AFP
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«Si l’Ukraine n’est pas un pays, elle ne peut pas joindre l’OTAN ni l’Union européenne», fait-il remarquer.

Ce qui semble particulièrement réjouir le maître du Kremlin, c’est qu’il se retrouve désormais face à une administration Trump beaucoup plus complaisante que la précédente, rappelle M. Lavoie. Il note d’ailleurs que M. Trump place les deux pays belligérants sur «une équivalence morale», en omettant que l’Ukraine a été attaquée par la Russie.

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Pourtant, «la mesure est assez claire, il y a un agresseur et un agressé», affirme l’expert.

Sans un appui clair et concret des États-Unis – comme c’est le cas actuellement –, la position des pays occidentaux s’en trouve affaiblie, ce qui joue en faveur de la Russie.

«À partir du moment où les Américains n’ont pas une posture clairement rangée derrière l’Ukraine, eh bien, c’est clair que ça fait le bonheur de Vladimir Poutine parce que s’il n’y a pas d’engagement américain, ça rend la situation de l’Ukraine extraordinairement périlleuse», explique M. Lavoie.

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Et le Canada devra également revoir ou réaffirmer sa position face au conflit dans ce nouveau contexte de désengagement américain.

«Les alliés, dont le Canada, vont devoir se poser la question: "Est-ce qu’on décide de renchérir pour vraiment soutenir l’Ukraine ou sinon est-ce que l’on va laisser tomber l’Ukraine parce que le partenaire américain est aux abonnés absents?" Il va y avoir une vraie question canadienne ici», affirme le spécialiste.

Voyez l’entrevue intégrale avec Guillaume Lavoie dans la vidéo ci-haut.

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