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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Un ancien dépotoir pourrait devenir un parc solaire, mais les règles d’Hydro freinent le projet

Pierre Tétrault, préfet pour la MRC de Val-Saint-François, devant le terrain contaminé.
Pierre Tétrault, préfet pour la MRC de Val-Saint-François, devant le terrain contaminé. Photo fournie par Pierre Tetrault
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David Descôteaux

2025-08-21T04:00:00Z
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Un terrain contaminé en Estrie pourrait faire place à un ambitieux projet de parc solaire, mais la bureaucratie d'Hydro-Québec freine l’élan.

• À lire aussi: Propulsé par l’énergie solaire, l’avion SolarStratos devra encore attendre pour dépasser les 10 000 mètres d’altitude

Dans le canton de Melbourne, la MRC du Val-Saint-Francois rêve d’y implanter un parc solaire pour répondre à un appel d’offres d’Hydro-Québec. Or, une simple ligne sur la carte — le zonage agricole — menace de faire dérailler cette initiative avant même qu’elle ne prenne forme.

Situé sur le chemin Keenan, le site couvre 23 hectares, dont 12,9 pourraient accueillir des panneaux solaires. Aujourd’hui, cet espace est en friche, inutilisable à cause de la contamination du sol.

«Ça a beau être en zone agricole, ce terrain-là ne sert pas à des fins agricoles, on ne peut rien faire pousser là, c’est un ancien site d’enfouissement depuis le début des années 1980», explique Pierre Tétrault, préfet pour la MRC du Val-Saint-Francois.

Une règle qui bloque tout

La zone agricole est le principal obstacle. Même si aucun usage agricole n’y est possible, le règlement est clair: tout projet en zone verte est exclu. En juin, le conseil de la MRC a adopté une résolution demandant à Hydro-Québec d’assouplir ses critères, au moins pour des cas comme celui-ci.

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Selon Pierre Tétrault, le site est idéal: isolé, loin des habitations et à proximité des lignes électriques.

«Pour tout projet en zone agricole, le promoteur doit suivre les voies officielles et adresser une demande d’exclusion à la CPTAQ», insiste Cendrix Bouchard, d’Hydro-Québec, pour justifier la décision.

Trop long

La Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) pourrait, en théorie, retirer le terrain de la zone agricole. Mais le processus prendrait des mois, dépassant la date limite du 3 octobre fixée par Hydro-Québec. 

«C’est un problème de paperasse et de bureaucratie. Ils devraient faire preuve de flexibilité», déplore Pierre Tétrault.

Selon lui, un tel parc pourrait générer jusqu’à 100 000$ par an pour la MRC, tout en permettant de rentabiliser un terrain qui coûte cher en frais de surveillance et en analyses environnementales.

En mai, Hydro-Québec a lancé un premier appel d’offres pour acquérir 300 mégawatts d’énergie solaire, et la période pour soumettre une demande d’orientation technique se termine le 1er octobre.

L’appel d’offres de 300 MW représente une forte évolution de la production photovoltaïque au Québec.

En ce moment, Hydro-Québec possède deux centrales photovoltaïques, soit Gabrielle-Bodis et Robert-A.-Boyd, qui ont une puissance installée totale de 10 MW.

La société d'État compte aussi environ 950 clients qui souscrivent au programme mesurage net pour autoproducteurs. Leurs installations ont une puissance installée combinée d’environ 6 MW.

Enfin, le microréseau de Lac-Mégantic compte un peu plus de 2000 panneaux photovoltaïques pour une puissance installée de 0,8 MW.

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