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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Un an plus tard, James Awad ne referait pas son party dans un vol de Sunwing

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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2022-12-20T17:23:39Z
2022-12-21T01:33:24Z
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Un an après avoir organisé un des partys les plus controversés de la pandémie avec DJ et alcool dans un avion de Sunwing, James William Awad avoue que si c’était à recommencer, il ne ferait pas cette fête qui a soulevé l’ire aux quatre coins de la planète.

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«Je n’ai pas de regret, confie Awad, avec un petit sourire moqueur. Par contre, si j’avais su une journée avant de partir ce qui allait se passer... Je ne l’aurais pas fait à cause des mauvaises surprises.»

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Le Journal l’a rencontré lundi dans son luxueux domaine à Bois-des-Filion. Avec le recul, il est difficile de croire que ce Québécois de 29 ans était un parfait inconnu à pareille date l’année dernière. 

C’est le 30 décembre 2021 que sa vie et celles de dizaines de fêtards avec lui ont été chamboulées. Durant cette journée, James Awad a rassemblé plus de 170 personnes pour faire le party dans un avion nolisé vers le Mexique. Ils ont brisé de nombreuses règles, comme le fait de fumer ou de boire jusqu’à l’ivresse en plein vol.

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Vidéo tirée du Instagram de noechart_

Québec annonçait au même moment un couvre-feu et une hausse inquiétante des cas de COVID-19. Tous les restos, bars et cinémas étaient fermés à l’époque. Même la rentrée des classes de janvier était repoussée en raison de l’urgence sanitaire. 

  • Écoutez l'entrevue de Benoit Dutrizac avec Pierre-Olivier Zappa, chef d’antenne du TVA 22h sur QUB radio :

«Avant même de partir, j’ai dit à mes amis qu’on allait sûrement faire les nouvelles. Mais je ne pensais pas que ça allait prendre des proportions mondiales», raconte-t-il, assis à côté d’un télescope avec lequel il peut observer en détail le ciel ou encore les nombreux curieux qui viennent désormais espionner son palace sur la Rive-Nord de Montréal. 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Ils n’y croyaient pas

Plusieurs participants se seraient inscrits à ce voyage avec une de ses entreprises, le 111 Private Club, en pensant qu’il n’allait jamais se concrétiser. 

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«Les gens croyaient que c’était fake. Comme si c’était impossible à cette période-là qu’un événement emmène tout le monde dans un avion. Je leur ai bien dit que ce n’était pas le Fyre Festival», explique en rigolant Awad. Il fait référence ici aux festivaliers pris au piège en 2017 sur une île aux Bahamas sans réseau pour leur cellulaire, sans eau courante ni électricité. 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Selon lui, sa plus grande gaffe est d’avoir laissé ses clients prendre des vidéos dans l’avion et de les publier ensuite sur les réseaux sociaux. Ces images ont en effet suscité la commotion populaire. 

Vidéo tirée du Instagram de nathanielolivanaud

«Si les gens n’avaient pas diffusé ces vidéos sur Instagram ou ailleurs, il n’y aurait pas eu ce scandale, assure-t-il. C’est mon erreur, j’aurais dû leur dire de ne pas release rien sur internet jusqu’à la fin de l’événement. Comme ça, une fois arrivée ici, whatever, ça ne m’aurait pas dérangé.» 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

De vraies conséquences

Les fêtards du vol vers le Mexique ont donc été les auteurs de leur propre malheur. Des dizaines de vidéos ont fait les manchettes internationales après que Le Journal a d’abord révélé cette controverse en janvier dernier. 

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Capture d'écran
Capture d'écran

Capture d'écran
Capture d'écran

Capture d'écran
Capture d'écran

«Quand j’ai vu que l’histoire était rendue au show de télé de Jimmy Fallon [aux États-Unis], le stress était assez haut, se rappelle l’entrepreneur. Un employé de Sunwing a été envoyé à l’hôtel, au Mexique, pour nous rencontrer. Ils ont finalement annulé notre vol de retour parce que c’était partout dans les nouvelles et ils voulaient agir. J’ai moi-même remboursé les billets individuels de tout le monde pour revenir et leur hôtel. Ça m’a coûté 75 000$.»

Une des séquences les plus virales est d’ailleurs celle où l’on voit une vapoteuse fumer dans l’avion de Sunwing. Par la suite, on a appris que la jeune femme était une future pilote d’avion. De vives critiques ont été formulées à son sujet. Vanessa Sicotte, surnommée Vanessa Cosi sur les réseaux sociaux, est toujours étudiante en aviation selon nos informations. 

Capture d’écran tirée du Instagram de nathanielolivanaud
Capture d’écran tirée du Instagram de nathanielolivanaud

«Je lui parle de temps en temps. Tout est chill et sa vie va bien», mentionne brièvement James William Awad, sans révéler plus de détails. 

Capture d'écran Instagram
Capture d'écran Instagram

Triste pour l’avocate au string

Contrairement à Mme Sicotte, une future avocate filmée avec un string au visage durant ce périple a payé le gros prix pour cette excursion dans le Sud. Frédérique Dumas-Joyal est devenue virale à son tour avec cette vidéo d’elle à Tulum avec une petite culotte en guise de «masque».

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Capture d’écran tirée d’une vidéo publiée sur le Instagram de RachelCantin / Instagram
Capture d’écran tirée d’une vidéo publiée sur le Instagram de RachelCantin / Instagram

«Una piña colada», lance en s’esclaffant la jeune femme dans cette séquence. En février 2022, Mme Dumas-Joyal a intenté une poursuite contre le Barreau puisqu’elle reproche à celui-ci de trop tarder pour lui permettre d’exercer sa profession. Elle est désormais inscrite comme avocate au bottin du Barreau, mais semble n’être rattachée à aucun cabinet.

Vidéo publiée sur le compte Instagram de RachelCantin

«C’est triste ce qui s’est passé pour elle. Je me sens mal pour son cas. Elle porte le string dans un bar et s’amuse. Le fait que ça paraît aux nouvelles, ça, c’est dommage. On a tous fait des niaiseries jeunes», reconnaît-il. 

Certes, mais pourquoi avoir filmé et publié ces séquences lourdes de conséquences? «Oui, c’est une erreur», laisse tomber le jeune homme. 

Un ancien courtier immobilier de Sutton Québec, qui a fait le party sur le vol de Sunwing, a été suspendu par son employeur en raison du vol de Sunwing. Karl Bernard avait été aperçu dans une vidéo où il danse en cabine avec un haut-parleur dans les mains. 

Capture d'écran Instagram
Capture d'écran Instagram

M. Bernard semble s’être trouvé un nouvel emploi, toujours comme courtier, chez RE/MAX Québec à Saint-Jérôme

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Photo Karl Bernard / Sutton / Instagram
Photo Karl Bernard / Sutton / Instagram

Aucun regret, malgré la pandémie

À plusieurs reprises durant l’entretien avec notre représentant, James William Awad affirme qu’il «ne regrette rien» de cette mésaventure. 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Le jeune entrepreneur prétend même avoir fait bondir le chiffre d’affaires de toutes ses entreprises, dont TripleOne, les pizzérias Crusty Crust et son club privé avec lequel il a orchestré le vol de Sunwing.

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

«J’ai pas eu de conséquences sur ma vie professionnelle. J’ai aussi eu des bénéfices dans ma vie personnelle», explique-t-il vaguement, sans donner de preuves à l’appui. 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Est-ce qu’il s’est senti mal pour les travailleurs de la santé épuisés de combattre la COVID-19 dans les hôpitaux? Et pour tous les Québécois isolés en décembre 2021, alors qu’il organisait au même moment un party avec une centaine de personnes faisant fi des règles sanitaires à plus de 30 000 pieds d’altitude? 

«Non parce que ce n’était pas illégal de partir en voyage. Dans la vie, tu ne peux pas te priver de certaines choses juste parce que certains le font», se justifie Awad. 


Ce reportage du Journal est le premier d’une série de trois articles portant sur l'anniversaire du vol de Sunwing qui a eu l’effet d’une éclipse médiatique en janvier 2022.

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