Un an de guerre en Ukraine - Félix Séguin sur le terrain
Félix Séguin | TVA Nouvelles
Le journaliste Félix Séguin a été affecté en Ukraine pour la seconde fois depuis le début de l’invasion russe, accompagné cette fois de son caméraman Frédérick Therrien. Dans ce carnet de route, ils documenteront leurs rencontres et leurs impressions tirées de leur couverture quotidienne en sol ukrainien.
Jour 366 de l'invasion russe
Vendredi 24 février
On dirait que tout le monde s’est réveillé ce matin en se demandant ce qui s’était passé cette nuit. Réponse: rien.
Ceux qui s’attendait à ce que l’offensive russe entre dans une nouvelle phase attendent encore. Même si au fond, cette phase est commencée depuis déjà deux semaine dans l’est du pays.
N’empêche, il y a une certaine fébrilité, une anxiété plutôt en cette journée de commémoration à Kyiv.
La majorité des écoliers restent à la maison. On privilégie le télétravail, il y a des militaires sur les toits.
Depuis le début du conflit, on se demande pourquoi l’aviation russe qui possède une flotte "quasiment intacte de 1500 avions militaires" n’utilise pas sa force de frappe. La réponse se trouve en partie ici:
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 16 February 2023
— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) February 16, 2023
Find out more about the UK government's response: https://t.co/oVN5aUDUXM
🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/BvgPBloC3j
On s’interroge aussi sur les insuccès de l’armée de terre lors de la tentative de prendre Kyiv le 24 février 2022. L’opération devait durer quelques jours seulement, les russes anticipaient, semble-t-il, d’être accueillis en libérateurs par les Ukrainiens dans un pays que les hommes de Vladimir Poutine allaient “dénazifier”. Difficile d’exprimer à quel point leur lecture manquait de réalisme.
Les chars russes ont été arrêtés à la banlieue nord de Kyiv. Bien que largement supérieurs en nombre (20 soldats russes pour un soldat ukrainien), les brigades ont dû battre en retraite. Il existe une explication très technique du site web Kings and Generals sur la bataille de Kyiv ici:
Il y aussi l’analyse de cet ancien officier de renseignements militaires, Simon Leduc que je vous suggère de suivre assidument sur LCN. Il m’a aidé à mieux comprendre la débâcle russe sur le front nord en me parlant de la doctrine de Gerasimov. Il m’a envoyé cet article aussi, que je vous repartage dans ce carnet:
Le ministre ukrainien de la défense affirme que son armée va frapper “plus fort et à de plus grandes distances”
Volodimyr Zelensky a affirmé aujourd’hui que son pays “fera tout pour remporter la victoire cette année.”

NOUS SOMMES ATTENDUS À LA GARE À 20H
Pour nous, c’est l’heure des adieux. On a toujours l’impression de laisser un peu de nous derrière après avoir rencontré des gens qui nous donne de grande leçon de courage et d’humilité.
Pendant une semaine, nous avons formé notre propre petit bataillon journalistique avec notre interprète Alina, notre chauffeur Roman et notre caméraman Fred Therrien.

L’UNE DE NOS DERNIÈRE INTERVENTION EN DIRECT SUR LE BALCON D’UN HÔTEL DE KYIV
Il faut tirer un trait sur grande relation professionnelle et l’impression d’une amitié éphémère.

FREDERICK THERRIEN, FELIX SEGUIN, ALINA KONDRATENKO ET ROMAN
Ça me peine de crever cette bulle dans laquelle il se passe plein d’affaires intenses. Mais il le faut, pour en créer une nouvelle ailleurs.
Jour 365 de l'invasion russe
Jeudi 23 février
Bien de gens me demandent quel est le sentiment à Kyiv à quelques heures de «l’anniversaire» de l’invasion russe? Je pourrais répondre par une question: quel serait le vôtre si vous ne saviez pas de quoi demain sera fait? Un missile? Une roquette longue portée? Un raid aérien? Rien du tout?
Comment se faire une idée sur le meilleur des mauvais plans?
Les journées sans coupures de courant se succèdent, déjà c’est une victoire. Le mercure diminue, la consommation d’électricité aussi: victoire aussi. On prend ce qui passe.
Nous avons revisité Boutcha aujourd’hui, où se sont déroulés les massacres contre les populations civiles.

BOUTCHA, MARS 2022. PHOTO: AFP

BOUTCHA, 23 FÉVRIER 2022
Les dignitaires se sont tous succédé à Boutcha: Trudeau, Macron, Guterres... Et Gilles Villeneuve. Oui Gilles Villeneuve, un gars de Mont-Tremblant
C’est sa quatrième visite en Ukraine depuis l’invasion. Il est arrivé ici, tout seul, pas d’interprète, avec un sac à dos. Il est ambulancier et demain il poursuit sa route pour Kharkiv.
«Il y a du monde à aider chez nous, mais ce n’est pas parce que j’aide les gens chez nous que je ne peux pas les aider ailleurs», dit-il.
C'est une rencontre qui m’a marqué parce que le courage, ça m’impressionne. Ce n’est pas que je mesure la qualité d’un individu à la hauteur du risque qu’il encourt. Pas du tout.
C’est la raison pour laquelle on pose un geste courageux qui m’interpelle et j’ai toutes les raisons de croire que Gilles est habité par l’envie d’aider.
Jour 364 de l'invasion russe
Mercredi 22 février
Il existe bel et bien deux mondes parallèles. Celui de Kharkiv et sa région et celui de Kyiv qui, pour l’instant, ne subit aucune attaque de la Russie.
En terrain hostile, la bataille des communications, largement dominée par les officiers de presse ukrainiens, a son importance.
Lors d’une visite dans un centre dédié aux journalistes, un officier m’a offert un bouquet complet de reportages à réaliser. Veux-tu aller à la ligne zéro (le plus proche du front possible) ? Veux-tu aller avec les artilleurs ? Veux-tu de l’émotion ? Un feature ? Honnêtement, l’armée a toujours une histoire dans sa poche et on peut comprendre.
Si les médias occidentaux quittent l’Ukraine, c’est la perte d’un levier essentiel pour que le public voit ce que cette guerre peut engendrer comme conséquences; c’est la perte d’un poids politique aussi, disons-le.
Donc, en tout respect pour ces propositions de reportages bien intentionnées, je voulais trouver un soldat à qui je pouvais parler sans passer par le filtre de qui que ce soit.

EN ENTREVUE AVEC LE SOLDAT MYKOLA STUPYNETZ
Bingo ! Ma fixer Alina a convaincu un soldat fraîchement enrôlé qui revenait.... de Bakhmout. La plus féroce bataille depuis Marioupol. «Une folie, une boucherie», 15 000 morts selon les Ukrainiens.
Mykola avait un bon travail avant la guerre, technicien informatique pour de grandes entreprises américaines. Il essuie maintenant des tirs russes dans le Dombass. Appelons ça un changement de carrière.

MYKOLA STUPYNETZ LORS DE LA CAPTURE D’UN SOLDAT RUSSE À BAKHMOUT
On va s’intéresser aujourd’hui à ce qui se passe dans la tête de ces jeunes ukrainiens. Tant les jeunes qui s’enrôlent dans l’armée que ceux qui font du bénévolat sont issus de la révolution Maïdan en 2014.
Appelée Révolution de la dignité, elle a permis de chasser du pouvoir un président, Viktor Ianoukovytch, qui voulait se rapprocher de la Russie plutôt que de l’Europe.

DES CHARS RUSSES EXPOSÉS AU PUBLIC
Je saute des grands bouts, mais les Russes ont vu ça comme un coup d’État. Peu après, Vladimir Poutine a envahi la Crimée puis aujourd’hui, il tente de prendre l’Est. Bref, il y a beaucoup de Maïdans dans le patriotisme des Ukrainiens.

Jour 363 de l’invasion russe
Mardi 21 février
Encore une nuit à tester le concept élastique de la normalité. Six missiles russes ont été tirés au-dessus de Kharkiv, cette nuit. C’est devenu banal, presque, on s’y habitue. Le ministère de la Défense ukrainienne affirme quelques-uns d’entre eux ont été abattus par son système de défense antiaérienne.

LES MISSILES AURAIENT ÉTÉ TIRÉS DE BELGOROD, EN RUSSIE
L’agriculture est l’une des victimes de la guerre. Pour ceux qui, comme moi, ont passé leur enfance sur une ferme laitière, vous savez qu’un cheptel de 2000 têtes, c’est énorme. Alors, à h0, les soldats russes ont bombardé les vaches, leurs étables et leurs prés.
J’ai longuement parlé avec l’agronome en chef - qui semblait vraiment heureux de voir un journaliste tripper sur les vaches à ce point - de cette immense entreprise qu’il est en train de rebâtir.
Quelques vaches sauvées du carnage ont donné des veaux, qui ont donné du lait, qui ont donné du fromage. On est loin de la production de l’avant-guerre: 40 000 litres par jour.
On s’est mis d’accord sur quelque chose, l’agriculture est une forme de résistance parmi les plus belles qui soient.

LA FERME LAITIÈRE DE SHESTAKOVE
Nous sommes en passe de préparer notre retour à Kyiv, après avoir visité Staryi Saltiv, une localité tombée aux mains des Russes reprise par les Ukrainiens. Quatre mille habitants avant la guerre, 100 maintenant. Tout le village baigne dans une atmosphère d’apocalypse.
Le chemin du retour n’aurait pas été complet sans un problème mécanique qui nous mènera très tard à Kyïv.
On fait le montage du reportage sur la route.
Jour 362 de l’invasion russe
Lundi 20 février
Réveil à 5 heures ce matin pour un trajet de 500 kilomètres vers Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine.
Nous comptons sur un lever de soleil fantastique et l’éternelle bonne humeur de notre accompagnatrice Alina.

ALINA KONDRATENKO, INTERPRÈTE UKRAINIENNE
Un beau moment dans un moins beau, disons cela ainsi.
Car l’arrivée à Kharkiv nous a rappelé que cette ville de 1,5 million d’habitants est défigurée. 6000 bâtiments ont été touchés (je dirais détruit) selon son maire.
La guerre, ça n’est pas que des tirs d’artillerie. C’est aussi un fardeau qui pèse sur les épaules de tous ceux qui habitent les pays touchés.

VASILI NICOLAYEVICH ENTRE CHEZ LUI
J’ai rencontré Vasili dans son logement complètement ravagé en avril dernier. Il y vient chaque jour et retire avec une minuscule chaudière, les débris de chez lui. Je pourrais affirmer sans me tromper que ça va lui prendre des années.
Je devine également que Vasili, un septuagénaire un peu nostalgique du communisme, n’a rien de mieux à faire. C’est le seul lien qui lui reste avec le monde qu’il connaissait et qui change sous ses yeux.

LA COMPAGNIE QUI FOURNIT LES SYSTÈMES D’INTERCOM À L’IMMEUBLE DE VASILI ENVOIE TOUJOURS DES FACTURES ... MÊME S'IL N’Y A PAS D’ÉLECTRICITÉ POUR LE FAIRE FONCTIONNER
Notre journée s’est terminée par une visite dans les tranchées ukrainiennes à 12 kilomètres de la frontière russe.
C’est là qu’on voit des roquettes passer au-dessus de nos têtes. Nous nous y sommes rendus à l’invitation de l’armée ukrainienne. Impossible de révéler l’endroit exact que nous avons visité. C’est aussi l’une des règles en zone de guerre: ne pas révéler les positions des armées, ça va de soi.

TRANCHÉES UKRAINIENNES
JOUR 361 de l'invasion russe
Dimanche 19 février
Irpin, nous y étions il y a un an et nous y sommes encore aujourd’hui. Avec sa voisine, Boucha, Irpin a été le théâtre de ce qui est convenu d’appeler des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité même.
Selon la définition du Centre régional d'information pour l'Europe occidentale de l’ONU, "Les crimes contre l’humanité sont des crimes commis dans le cadre d’une attaque généralisée contre toute population civile tels que le meurtre, l’extermination, l’esclavage, la torture, le viol ou toute forme de violence ou d’esclavage sexuel." selon la définition de l'ONU.
Aujourd’hui, nous nous sommes retrouvés au cimetière de Irpin que l’on a dû agrandir pour loger 500 victimes de ces crimes. Honnêtement, 500 photos de personnes alignées sur des croix disposées sommairement dans un cimetière qu’on l’on a dû agrandir pour “l’occasion”, ça donne un bon coup. C’est impossible de ne pas regarder ces photos et de s’imaginer la vie de ceux qui y figure... et leur mort aussi.

LE CIMETIÈRE DE IRPIN
On aussi ériger comme un monument, les carcasses des voitures des habitants qui tentaient de fuir la ville sous le feu de l’artillerie russe.
De nombreux pays, dont le Canada, ont été prompt à condamner le “massacre” des populations civiles ukrainiennes.

L’ENTRÉE DE LA VILLE DE IRPIN, EN BANLIEUE DE KYIV
On a aussi rencontré Tetyana qui a vu sa maison rasée par les bombes et Katya qui a gardé la sienne à 15 mètres plus loin.
On a parlé avec le mari de Katya, un soldat qui disait jusqu’au dernier moment que les Russes n’envahiraient pas l’Ukraine et ses 34 000 000 d’habitants. Même le militaire avait tort.
Sa fille et sa femme ont du se cacher dans un sous-sol pendant des semaines.

BARBARA, UN AN ET DEMI, RÉFUGIÉE AU SOUS-SOL LORS DE L’ATTAQUE D’IRPIN

ELLE A FINALEMENT FUIT VERS LVIV
Les Ukrainiens estiment à 65 000, le nombre de crimes de guerre commis par la Russie depuis le 24 février 2022.
JOUR 360 de l'invasion russe
Samedi 18 février
Après les gares de Pilawa, Deblin, Pulawy Miasto, Naleczow, Lublin Zachodni, Lubin Glowny, Swidnik Miasto, Trawniki, Rejowiec, Chelm Miasto, Chelm, Dorohusk et Kovel, nous sommes enfin dans la capitale. Mon caméraman Fred a eu l’insigne honneur de se faire réveiller par la lampe torche d’un soldat ukrainien, qui lui redonnait son passeport, le poing levé en signe de victoire. «N’allez pas au front !», a-t-il fait promettre à Fred.
LE CAMÉRAMAN FRÉDÉRICK THERRIEN À SON ARRIVÉE À KYÏV

LA GARE DE KYÏV-PASAZHYSKYI

Pour la durée de notre séjour, celle qui guidera nos pas, notre fixer, s’appelle Alina Kondratenko, une photographe de Kyïv. Je vous suggère d’ailleurs de consulter son compte Facebook ici: https://www.facebook.com/rrrrruda.alina
À 36 ans, elle rêve d’être entrepreneure. Entre autres, mettre sur pied une entreprise touristique qui marierait sa passion pour la photo et une visite guidée de l’Ukraine pour les jeunes femmes qui veulent voir du pays. C’était son plan... jusqu’au 24 février 2022.
«Cette guerre a anéanti mes rêves», me confie-t-elle, mais toujours en souriant. Depuis l’invasion russe, elle loue ses services de guide et d’interprète aux médias étrangers.
LE CENTRE-VILLE DE KYÏV ET LE DNIEPR, 3ÈME PLUS LONG FLEUVE D’EUROPE

Lorsqu’une équipe de nouvelles télévisée arrive à destination, il y a un ordre de marche à suivre pour s’assurer d’être prêt à travailler. Il faut d’abord établir quelle sera la prise de vue pour les directs aux différents bulletins d'information (voir photo ci-haut).
Dans le cas bien précis de l’Ukraine, il faut aussi savoir où est situé l’abri anti-bombe de l’hôtel où se réfugier quand les sirènes qui annoncent l’arrivée de missiles sonnent.
L’ABRI ANTI-BOMBE EST SITUÉ AU STATIONNEMENT INTÉRIEUR DE L’HÔTEL

Honnêtement, l’abri de l’hôtel n’a pas encore servi depuis le début de l’invasion russe, nous confirme le concierge. «On s’est habitués aux attaques», dit-il.
On dirait que ce n’est pas rationnel, mais pourtant oui.
Fascinant à quel point l’homme est un animal social. L’idée ici n’est pas tant de citer Aristote, plutôt que de fouiller dans mes premiers cours de philo afin d’expliquer pourquoi, de toutes les époques, les humains ont cherché à se rassembler, organiser la cité et leur vie autour d’elle.
Car au fond, il y a déjà eu 36 attaques de missiles jeudi dernier, dont plusieurs KH-22 qui ont atteint leur cible. Tout le monde s’attend à ce qu’elles s’intensifient cette semaine. «Ça va être difficile», a affirmé le chef du Conseil national de sécurité et de défense ukrainienne.
Pourtant, la vie a repris à Kyïv. Les restaurants, les bars et les salles de spectacles sont rouverts. Il y a des passants, des autos sur les grandes artères. C’est comme si ses habitants se refusaient à un retour en arrière.

JOUR 359 de l'invasion russe
Vendredi 17 février
Je ne me rappelais plus à quel point c’était long. Nous avons quitté Montréal mercredi soir, atterri jeudi midi en Pologne et patienté jusqu’à vendredi avant que le seul train qui puisse nous amener en Ukraine quitte la gare.
Dans l’avion, mes voisins de sièges sont deux ex-soldats des Forces canadiennes qui travaillent maintenant pour une multinationale qui fournit des services à différentes armées de la planète. Cette fois, il se rendent à Farnborough en Angleterre. Ils aident les Britanniques avec un véhicule autonome.
D’ailleurs, ce sont les brits qui détiennent, de l’avis de plusieurs experts, le renseignement militaire le plus fiable sur le conflit en Ukraine.
Pour consulter le compte Twitter du ministère de la défense, c’est ici.
- Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin diffusé chaque jour en direct 8 h 35 via QUB radio :

Déjà 48 heures de voyagement et la plus longue séquence est devant nous: le trajet Varsovie-Kiyv, un trajet de 19 heures de la gare Warszawa-Wschdonia (Est de Varsovie).
Ce sera une bonne occasion de se rappeler quelques enseignements médicaux de base. Réanimation, compressions, garrot; un peu glauque, mais essentiel.

D'ailleurs, pour les intéressés, les journalistes qui se déplacent en terrain hostile ont toujours reçu ce type de formation et oui, ils ont aussi une assurance-vie supplémentaire pour pallier tout événement (très) fâcheux. Je dis tous les journalistes, mais ce n’est pas si vrai. La majorité de mes confrères ukrainiens et même presque tous mes collègues pigistes n’ont rien de tout ça. Ils ont vraiment une très forte tolérance au risque.

Toujours est-il que le train IC48 quitte pour son loooong trajet de nuit. Le Kiev Express n’a d’express que le nom. Il prend 20 heures pour se rendre à Kyïv alors que le trajet en voiture prendrait 10 heures ? Pourquoi prendre le train alors ? Car on ne peut pas traverser la frontière avec polono-ukrainienne avec une voiture de location. Bref, on prend toujours un train pour quelque part comme le chantait Gilbert Bécaud.
Il sera bientôt temps de laisser de côté les anecdotes pour couvrir ce qui compte vraiment.