Un an de fuite pour le pasteur Mukendi
TVA Nouvelles
Un an après avoir pris la fuite en République démocratique du Congo, le pasteur Paul Mukendi continue de narguer régulièrement les autorités canadiennes.
Alors qu'il devait commencer à purger une peine d'emprisonnement de huit ans pour des agressions sexuelles sur une ex-fidèle, le pasteur s'était enfui vers son pays d'origine.
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En République démocratique du Congo, le fugitif vit comme un homme libre. Il est toujours très actif sur les réseaux sociaux où il annonce ses rassemblements et ses activités avec ses fidèles.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) avait peu de choses à dire concernant l'enquête, mais a mentionné qu'elle était toujours en cours.
«Une enquête est toujours en cours du côté du SPVQ afin de localiser monsieur Mukendi. Toutefois, nous ne commenterons pas davantage le dossier ni les moyens que nous utilisons afin de ne pas nuire à nos démarches. Si une arrestation devait survenir ou un quelconque développement significatif, nous communiquerions avec vous », a indiqué le SPVQ.
De son côté, l'ex-enquêteur à la Sûreté du Québec, Paul Laurier, ne blâme pas le travail des policiers au contraire, mais bien le laxisme du système judiciaire. Il croit que Paul Mukendi a profité de sa remise en liberté pour quitter le pays.
« L'individu avait déjà des problèmes avec le fisc et le juge a cru bon de le laisser aller. Cet individu est en train de narguer, il collecte des fonds, il utilise Facebook. Je ne comprends pas que Facebook laisse ce genre d'individus [utiliser sa plate-forme] quand on sait le type de crime qu'il peut faire, en plus de se servir de la religion pour faire de l'évitement fiscal. C'est un constat d'échec de notre système de justice.
La Canada n'a pas de traité d'extradition avec la République démocratique du Congo, il y a donc peu de choses que la police peut faire selon M.Laurier.
« Si Paul Mukendi mettait les pieds aux États-Unis ou dans un pays où il y a un traité d'extradition, il pourrait être à ce moment directement arrêté et ramené ici par avion », précise l'ex-enquêteur.
Difficile pour les victimes
Une enquête qui s'étend de cette façon sur des mois, voire des années, a aussi des répercussions sur les victimes, selon une intervenante du Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC).
«Quand ça s'étire dans le temps que ça ne semble pas progresser, ça peut être encore beaucoup plus lourd à porter pour la victime. Elle peut avoir le sentiment qu'il est impossible de passer à autre chose, de retrouver un équilibre dans sa vie », explique la coordonnatrice aux communications du CAVAC, Marie-Christine Villeneuve.