Un affront aux partisans d’Ottawa
Benoît Rioux
OTTAWA | «Nous aurons besoin de cette ville et de cet aréna», avait lancé le capitaine des Sénateurs, Brady Tkachuk, dans un cri du cœur, à la veille du match numéro 3 disputé jeudi soir dans la région d’Ottawa face aux Maple Leafs.
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Sur les bancs du Centre Canadian Tire, de petites serviettes blanches à l’effigie des Sénateurs attendaient les spectateurs avant la partie. Le problème? Plusieurs chiffons allaient inévitablement se retrouver entre les mains des partisans du club adverse.
Pour ce premier match éliminatoire en huit ans dans la région d’Ottawa, le malheur a voulu que les Sénateurs affrontent les Maple Leafs au premier tour.
Si le résultat du match demeurait inévitablement l’enjeu principal, la question était de savoir à quel point l’amphithéâtre allait être envahi par les partisans des Leafs à Kanata. Même la station de radio locale TSN 1200 en avait fait sa question du jour à laquelle les votants croyaient, pour la majorité, que les amateurs des Sénateurs allaient former 80% de la foule.
Les partisans des Maple Leafs n’étaient pas aussi nombreux que ceux des Sénateurs, jeudi soir, au Centre Canadian Tire, mais à vue d’œil, ce n’était pas tellement loin de la parité. À de nombreuses occasions, les amateurs encourageant Toronto ont d’ailleurs enterré ceux des Sénateurs. La «Bataille de l’Ontario» prend tout son sens quand un match est présenté à Ottawa.
«C’est sûr que de voir des partisans de notre équipe lorsque nous sommes à l’étranger, ça nous donne du jus, a convenu l’attaquant des Leafs Matthew Knies. Nous avons vraiment une folle base de partisans. C’est motivant et ça nous aide, c’est sûr.»
Des partisans bruyants
Le collègue Marc-André Perreault, sorti momentanément de sa retraite de journaliste sportif afin d’assurer la couverture de quelques parties de cette série pour le réseau TVA Sports, résumait la situation avec sa couleur habituelle.
«Les partisans en bleu sont bruyants, surtout sur la route, particulièrement en séries et d’autant plus s’ils ont pris une tasse», mentionnait-il, avec le sourire.
Il ne faut toutefois pas croire que tous les partisans des Leafs proviennent de Toronto. Le fait demeure que de nombreux résidents de la région d’Ottawa avaient déjà un sentiment d’appartenance pour les Maple Leafs, en 1992, quand une expansion a été accordée aux Sénateurs. Depuis, plus de 30 ans ont passé, mais l’amour pour le club de Toronto a perduré dans ce coin de l’Ontario tandis que plusieurs autres amateurs ont aussi continué d’encourager le Canadien de Montréal.
«Il y avait les six clubs originaux, mais je me suis personnellement rangé derrière le club d’Ottawa, a témoigné Adam Ali, un partisan des Sénateurs rencontré avant le match, lui qui était accompagné d’Ahmed Kelkas, un ami de longue date malgré l’amour inconditionnel qu’il porte pour les Maple Leafs. Nous sommes demeurés amis. On se chicane parfois, mais ça fait partie du plaisir. J’aime la rivalité et je ne suis pas offusqué que les partisans des Leafs soient ici.»
«Il y a de l’intensité, c’est compétitif et je pense qu’avec la présence des partisans des Leafs, ça ne fait qu’inciter ceux des Sénateurs à venir et être plus bruyants», de compléter Kelkas.
Si les partisans des Maple Leafs étaient nombreux et bruyants, jeudi soir, la situation risque d’être amplifiée, samedi. Le week-end se prête en effet davantage aux voyages en provenance de la région de Toronto et, comme dirait Perreault, à la propension de «prendre une tasse».
En résumé:
- En saison régulière, le club d’Ottawa s’est classé au 25e rang de la LNH avec un taux d’occupation de 92,8% de son amphithéâtre. On parle néanmoins d’une moyenne de 17 306 partisans par match, au 21e échelon sur 32 équipes, alors que la capacité du Centre Canadian Tire est de 18 652 personnes.