Un ado qui risque la prison à vie: une mesure exceptionnelle, dit une criminaliste
Marie-Anne Audet
La peine de prison à vie qui pend au-dessus de l’adolescent de 14 ans accusé d’avoir poignardé à mort un jeune homme de 16 ans à Saint-Jean-sur-Richelieu est une mesure exceptionnelle pour un mineur, a souligné une avocate criminaliste.
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En effet, cette demande de la Couronne, qui a fait part de son intention de demander qu’il soit assujetti à une peine pour adulte en cas de culpabilité, repose sur plusieurs facteurs importants, selon Me Vicky Powell.
«On parle d’un meurtre. [...] C’est sûr qu’habituellement, ça motive la poursuite, mais également, c’est le degré de responsabilité du délinquant mineur [...] qui est pris en considération, mais ce n’est pas automatique», a-t-elle expliqué en entrevue à LCN.
«Il y a plusieurs démarches qui vont devoir être faites avant que la poursuite puisse obtenir un assujettissement, notamment une évaluation par un agent de probation, puis des experts, à savoir si on est capable d’évaluer la responsabilisation du délinquant», a-t-elle poursuivi.
Le suspect, qui a comparu samedi par vidéoconférence au palais de justice de Montréal, fait face à une accusation de meurtre non prémédité.
S’il est déclaré coupable avec une peine pour adulte, le jeune homme serait condamné à la prison à vie, avec un minimum de 10 à 25 ans à purger derrière les barreaux avant d’espérer une libération conditionnelle.
Où purger sa peine?
Ces longues peines imposées à des mineurs requièrent beaucoup de gestion de la part du système carcéral, a évoqué Me Powell.
«Pour une certaine période, on va garder le mineur en détention juvénile. Et quand il va être assez vieux pour être transféré vers un centre de détention pour adultes, c’est à ce moment-là qu’on va procéder à faire sa transition», a-t-elle expliqué.
La question de la réhabilitation est également très importante pour les jeunes criminels.
«Il faut garder en tête qu’à 14 ans, par exemple, il y a quand même un potentiel éventuel de réhabilitation. Puis cet objectif-là est mis de l’avant dans les centres jeunesse, contrairement dans les centres de détention pour adultes», a souligné la criminaliste.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.