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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Jérémy Gohier, un ado d'ici normal et fier... de ses 7 pi 3 po

Les Gohier ont toujours appris à leur fils à être fier afin qu’il se sente comme les autres

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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2025-02-02T05:00:00Z
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À 7 pi 3 po, Jérémy Gohier est un spécimen rare qui fait tourner les têtes sur tous les parquets où il drible le ballon et «dunk» au panier. Si sa taille est valorisée dans son sport, elle est toutefois un véritable défi dans la vie quotidienne. Du haut de ses 14 ans et 2,22 mètres, il essaie de voir la vie du même œil que n’importe qui. Plongeon dans l’univers d’un espoir de la NBA en 2030.


Si les parents d’Olivier Rioux, le plus grand ado au monde selon le Livre des records Guinness et joueur de basket des Gators de l’Université de la Floride, lui ont appris à vivre en étant fier de sa taille, ceux de Jérémy Gohier ont fait pareil en le normalisant afin qu’il se sente comme tous les autres enfants et adolescents.

Dès sa petite enfance, Jérémy détonnait dans le paysage familial, à la garderie et ensuite à l’école. À trois mois, ses parents, Geneviève Brosseau et Félix Gohier, savaient que leur fils était sur le chemin de la surcroissance.

PHOTO FOURNIE PAR GENEVIÈVE BROSSEAU
PHOTO FOURNIE PAR GENEVIÈVE BROSSEAU

Si sa mère s’est sentie jugée dans les parcs quand fiston portait une couche, malgré ses quasi quatre pieds, à deux ans, ou lors de fameuses «crises de bacon» au Costco, elle ne s’en est jamais formalisée. Malgré sa taille impressionnante, son Jérémy agissait comme n’importe quel enfant. Et il continue à le faire la tête haute, sans se cacher.

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Facebook TIRÉE DE LA PAGE DE GENEVIÈVE BROSSEAU
Facebook TIRÉE DE LA PAGE DE GENEVIÈVE BROSSEAU

Elle s’est toutefois souciée des répercussions de sa taille une fois, lorsqu’il était en troisième année. Alors âgé de neuf ans et mesurant 5 pi 7 po, il rentrait à la maison avec des pantalons sales.

Des fonds de tête

«Ils étaient endommagés aux genoux. J’ai demandé au professeur ce qui se passait et elle m’a répondu que Jérémy jouait à genoux avec ses amis dans la classe afin d’être plus à niveau», raconte Geneviève, alors que la taille moyenne d’un garçon de cet âge est de 4 pi 3 po.

Photo Pierre-Paul Poulin
Photo Pierre-Paul Poulin

«Je ne savais pas comment réagir et agir, car il voyait des fonds de tête depuis toujours. C’est le seul moment où je me suis inquiétée qu’il ne serait pas bien dans sa peau.»

Sinon, fiston n’a pas été la cible de moqueries durant son enfance. Il a toujours dénombré beaucoup d'amis qui le traitent comme s’il mesurait deux pieds de moins. Au basket, il est évidemment avantagé par sa grande taille. Lors de la visite des Raptors de Toronto l’automne dernier, il a fièrement marché la tête haute dans les corridors du Centre Bell.

«Dans la famille, on le traite comme un garçon normal. C’est un ado heureux, de bonne humeur et parfois nono. On est rassurés. Il ne se plaint pas de sa taille, mais il répète souvent qu’il ne veut pas atteindre huit pieds.»

Sous les 7 pieds

Justement, d’où sort-il? Car son père mesure 6 pi et sa mère 5 pi 7. L’arbre généalogique des Brosseau compte toutefois plusieurs grandes personnes, dont le grand-père maternel de Jérémy, qui a atteint 6 pi 5 po. D’autres ont aussi flirté avec les 7 pieds.

PHOTO FOURNIE PAR GENEVIÈVE BROSSEAU
PHOTO FOURNIE PAR GENEVIÈVE BROSSEAU

Comme l’explique l’endocrinologue Céline Huot, il y a plus que les facteurs génétiques dans la taille d’un individu.

À la blague, Geneviève assure qu’elle «n’a rien mis dans son biberon» pour le faire grandir plus vite. «Je l’ai allaité deux mois et il a bu ensuite le lait maternisé de la cannisse mauve Bon Départ.»

«Je me rappelle que les médecins auscultaient ses aisselles à la loupe à 4 ans pour tenter de voir la naissance de la pilosité. Il n’y avait rien. Il a eu une enfance et il a une adolescence normale, mis à part qu’il est grand. Il n’a pas encore de barbe et il commence à muer.

«Le gigantisme a été exclu», conclut-elle en glissant un résumé de la génétique alors que Jérémy suit un programme de recherches.

Dans son cœur de mère, le livre n’est pas fermé. Elle sait qu’ils découvriront pourquoi son fils est si grand.

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