Un ado autiste battu dans cette ruelle par 10 jeunes pour son cellulaire
Une mère de famille appelle à la vigilance d’un quartier

Marianne Langlois
La mère d’un garçon autiste de 16 ans qui a été tabassé avant de se faire voler son cellulaire en plein jour dimanche dans une ruelle de Montréal lance un appel à la vigilance, redoutant une hausse de la violence chez les jeunes.
«C’est très difficile à vivre pour une mère», déplore Katia Belisle qui veut éviter que d’autres parents subissent une situation semblable.
Dimanche dernier, lors de sa marche quotidienne dans une ruelle verte du quartier Rosemont, son garçon s’est fait prendre pour cible par une dizaine de jeunes qui circulaient sur la rue Beaubien.
L’ado de 16 ans se fait alors pousser au sol, rouer de coups au visage et au ventre avant de se faire voler son cellulaire. Quelques minutes plus tard, il rentre chez sa mère en larmes.
«Il avait le visage enflé, il avait aussi mal au ventre. Je l’ai ausculté, mais heureusement ses blessures étaient légères», explique sa maman, infirmière de profession.
Au lendemain de l’incident, Katia Belisle s’est rendue au poste de police de son quartier afin de porter plainte, mais les chances de retrouver l’appareil ou les coupables sont minces selon elle.
«On était vraiment surpris parce que c’est un quartier très tranquille [...] mon fils ne connaissait pas les gens qui l’ont attaqué, mais on pense qu’ils étaient mineurs», relate la femme de 43 ans.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé puisque d’autres citoyens de l’arrondissement ont rapporté avoir été victimes de délit similaire dans la dernière année.
Contrecoup
Cet évènement est particulièrement douloureux pour la mère de cinq enfants qui redoute maintenant que d’autres évènements du genre se produisent.
«C’est certain que cet été, lorsque mon plus jeune va me demander d’aller jouer dans la ruelle, je ne sais pas ce que je vais lui dire», explique-t-elle.
Quelques jours après les évènements, le jeune Louis-Philippe récupère de ses blessures, mais la violence subie pourrait avoir des répercussions à long terme sur sa santé mentale. Les gens dans le spectre de l’autisme étant plus sensibles au toucher, la tête et le dos sont des parties du corps particulièrement fragiles, selon la Fédération québécoise de l’autisme.
«Somme toute, il va bien. Je pense qu’il a besoin de s’occuper, il n’a pas manqué une journée de stage cette semaine», explique-t-elle.
Il ne désirait cependant pas répondre aux questions du Journal, préférant ne pas revivre ce douloureux évènement.
Cas de violence en hausse
Le Service de police de la Ville de Montréal n’a pas été en mesure de fournir au Journal les statistiques sur le nombre d’attaques impliquant des jeunes ayant eu lieu à Montréal depuis le début de l’année.
Selon les cas répertoriés dans les médias depuis janvier, un peu moins de dix attaques auraient eu lieu chez des jeunes de moins de 18 ans.
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