Un accord commercial exempt de tarifs semble hors de portée, selon Mark Carney

Raphaël Pirro
Le libre-échange est-il fini pour de bon? Il est fort probable que dans le futur accord commercial avec les États-Unis soient maintenus un certain nombre de tarifs mis en place par Donald Trump, a laissé entendre Mark Carney mardi.
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Au Parlement pour une réunion virtuelle avec ses ministres, M. Carney a émis des doutes quant à la possibilité de revenir à la relation commerciale qu’entretenaient les États-Unis et le Canada depuis près de 40 ans.
À deux semaines de la «date limite» pour la conclusion d’une entente, «il n’y a pas de grande [preuve] en ce moment» que l’administration Trump veuille en arriver à des accords «sans tarifs», a déclaré le premier ministre.
M. Carney a repoussé la date limite pour la conclusion d’une entente avec les États-Unis du 21 juillet au 1er août après une attaque impromptue contre le Canada par Donald Trump la semaine dernière.
«Je m’attends à ce que les discussions s’intensifient entre aujourd’hui et la fin du mois», a dit le premier ministre.
Le président américain a adressé une lettre à Mark Carney menaçant le Canada de tarifs de 35% sur toutes les marchandises exemptes de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
À l’heure actuelle, des droits de douane américains sont en vigueur sur l’acier et l’aluminium (50%), les voitures et les pièces (25%), ainsi qu’une foule de biens exclus de l’ACEUM.
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L’exemple du Royaume-Uni
Le pressentiment de Mark Carney au sujet du futur accord est peut-être fondé.
Le seul pays à avoir conclu un nouveau pacte commercial avec les États-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche est le Royaume-Uni, dirigé par le travailliste Keir Starmer.
Ce nouvel accord commercial a permis de réduire à 10% la nouvelle surtaxe de 27,5% sur les voitures britanniques importées aux États-Unis, avec un nouveau quota d’importation de 100 000 véhicules par année.
Le Royaume-Uni a cependant réussi à faire disparaître la plupart des tarifs imposés depuis le début de l’année, notamment ceux sur l’acier et l’aluminium, qui retombent à zéro.
La signature de l’entente fait aussi annuler les tarifs qui avaient été imposés sur les pièces liées au secteur de l’aérospatial.
Notons que malgré cet aboutissement, d’autres secteurs de l’économie, comme le secteur pharmaceutique, font encore l’objet de négociations.