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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Un 8 mars tragique pour les femmes d'Ukraine

Dans toutes les guerres, dès que les bombes et les armes se retournent contre la population civile, les femmes sont parmi les premières victimes. L’Ukraine ne fait pas exception.
Dans toutes les guerres, dès que les bombes et les armes se retournent contre la population civile, les femmes sont parmi les premières victimes. L’Ukraine ne fait pas exception. Photo AFP
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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2022-03-08T10:00:00Z
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8 mars. Journée internationale des droits des femmes. Mais pas en Ukraine, bombardée jour et nuit par l’armée de Vladimir Poutine. Restées dans leur pays ou forcées à l’exil, les femmes y sont carrément en état de survie.

Pour Vladimir Poutine, décidé à punir brutalement l’Ukraine pour son régime démocratique, ses valeurs européennes et son indépendance durement gagnée, la réalité est que cette invasion prend des airs de plus en plus staliniens.

Dans toutes les guerres, dès que les bombes et les armes se retournent contre la population civile, les femmes sont parmi les premières victimes. L’Ukraine ne fait pas exception.

De trop loin, les images de ces millions de femmes ukrainiennes nous crient leur détresse. Elles nous implorent, nous les Occidentaux et nos gouvernements, de faire bien plus encore pour sauver l’Ukraine et sa démocratie.

Impuissants, nous les voyons dans nos écrans. Braves et droites. Tapies ensemble dans des abris souterrains ou obligées de quitter leur patrie pour tenter de sauver leur vie et celle de leurs enfants. 

Filles, mères, épouses, sœurs, grand-mères, journalistes, médecins, scientifiques, enseignantes, artistes, combattantes armées – certaines survivront. D’autres meurent et mourront sous les bombes et les tirs russes. 

Elles sont de notre famille humaine

Nous les entendons. Leurs voix nous fendent l’âme. Un cri de révolte nous monte à la gorge. Elles sont de notre famille humaine. Au Canada et au Québec, elles sont nos voisines, nos amies, nos collègues.

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Qu’attend-on encore en Occident ? Pour combien de temps seront-elles aussi obligées de voir les garçons et les hommes qu’elles aiment partir à la guerre au péril de leur propre vie ? 

Combien de millions de femmes et d’enfants, catapultés en exil ?  

En Ukraine même, il n’aura pris que quelques jours aux soldats russes avant de cibler des femmes, des enfants, des vieillards, des personnes handicapées, des malades dans des hôpitaux, des compagnons animaux, etc. 

Témoin de la barbarie de Poutine, une photo prise par Lynsey Addario, placée à la une du New York Times, tel un coup de poing mondial, en est devenue le symbole. 

Survivre et espérer

Dans la ville d’Irpin, gisent dans la rue les corps d’une mère, de ses enfants et du père, que des soldats ukrainiens tentent de réanimer. La famille tentait de fuir. 

Fuir pour vivre. Pour survivre. Pour espérer retourner chez elle, un jour, dans son pays. Comme tant d’autres en Ukraine, effacée du monde. D’un simple tir de mortier de l’armée russe. 

Pendant ce temps, nos leaders politiques se coalisent. Devant la bravoure exceptionnelle des Ukrainiens et de leur président Volodymyr Zelensky, ils leur envoient des armes. Ils imposent des sanctions à la Russie d’une dureté, il faut le dire, sans précédent. 

Pour empêcher le carnage par des avions russes, ils refusent néanmoins de décréter un blocus aérien au-dessus de l’Ukraine ou d’envoyer des troupes. Leur crainte, fondée ou non, étant de voir Poutine appuyer avec plaisir sur le bouton nucléaire.

Pendant ce temps, combien de femmes ukrainiennes meurent et mourront ? Combien d’autres survivront pour voir leurs enfants, maris, pères ou frères, mourir au combat ? 

Poutine n’a jamais accepté la chute de l’empire soviétique et rêve encore de la défunte grande Russie. Sa conviction, comme pour ses prédécesseurs et les tsars avant eux, est qu’il n’existe pas de peuple ukrainien distinct.

Poutine veut donc l’Ukraine bien écrasée sous sa botte. S’il doit la raser pour y parvenir, il le fera. S’il doit tuer des femmes et des enfants pour la terroriser, il le fait déjà et continuera de le faire.  

Nos gouvernements ne doivent pas laisser le loup Poutine avaler l’Ukraine. La voix courageuse de ses millions de mères nous le crie haut et fort.

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