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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Un 6,5 sur 10 pour Gorton-Hughes

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Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

2025-05-05T22:10:00Z
2025-05-05T22:15:00Z
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La direction du Canadien a offert son bilan 2024-2025, lundi, ce qui me permet de défendre ma version personnelle du bilan de saison, note en appui au tandem Jeff Gorton-Kent Hughes.

Ladite note sera la même pour les deux hommes, puisque leur destin semble étroitement lié, tout comme leur collaboration. Cela me permet de souhaiter que le CH ait son grand patron clairement identifié; dans toutes les organisations de la Ligue nationale, on peut identifier le «boss», mais pas à Montréal, où la collégialité prédomine.

Le bilan des joueurs est plus que positif et celui de Martin St-Louis est exceptionnel, mais celui de Gorton-Hughes est en demi-teintes. Les architectes de la reconstruction ont conclu une transaction extraordinaire en décembre lorsqu’ils ont acquis Alexandre Carrier, ne cédant en retour que Justin Barron. La transaction est certainement parmi les cinq meilleurs mouvements de personnel de la LNH cette saison.

Cependant, force est d’admettre avec le recul que l’acquisition de Patrik Laine en août demeure discutable. L’obscur Finlandais avait encore deux ans de contrat à 8,7 millions $ par saison à écouler. Il a coûté Jordan Harris, qui n’avait plus d’avenir avec le CH et qui a enfilé 20 buts, mais il a fait dans les mains de St-Louis à quelques moments clés.

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Avant la saison, Hughes a sécurisé quelques ententes à long terme avec des éléments importants. Le contrat d’Arber Xhekaj était parfait, celui de Barron aussi. Le contrat de six saisons à 5,55 millions $ par année de Kaiden Guhle est carrément formidable.

Errance

Toutefois, je pense qu’ils ont erré dans le dossier Juraj Slafkovsky, couvert de 60,8 millions $ sur huit ans à l’âge de seulement 20 ans au moment de la ratification. Et le géant slovaque avait une autre saison à écouler à son contrat d’entrée. Ils diront ce qu’ils voudront, mais ils ont erré sur celle-là. J’espère me tromper, mais je suis convaincu que l’histoire prouvera que cette erreur aura été plus importante que celle d’avaler la balance du contrat de Laine, une autre mauvaise décision.

Soyons honnêtes: si Slafkovsky devait s’entendre avec le CH après une progression d’un seul point et une régression de trois buts, Gorton et Hughes lui offriraient-ils la même entente? Je suis persuadé que non. Je pense que les parties négocieraient un contrat de transition actuellement. Bref, pour quelques très bons coups, les dirigeants en ont aussi réalisé quelques très mauvais.

Et n’en déplaise à Hughes, qui se disait heureux d’avoir appuyé ses joueurs et son coach en n’échangeant pas Savard, Armia et Dvorak à la date limite des transactions, pour moi, c’était un manque de flair et de vision par rapport à ce que son groupe de joueurs pouvait lui offrir.

L’arrivée d’Ivan Demidov nous a couverts d’illusions en fin de parcours, et avec raison. L’avenir est plus que prometteur et le voyage de Hughes avec Vincent Lecavalier en Russie a porté ses fruits. Mais l’élimination en cinq matchs au premier tour, avec une alternance entre Alex Newhook et Jake Evans au centre du deuxième trio, a exposé le manque d’ambition du tandem Gorton-Hughes en mars.

Pour tous ces motifs, je décerne au duo de dirigeants du Canadien un 6,5 sur 10 pour son travail. Il s’agit de la pire de ses trois notes de bilan annuel. Ils nous ont habitués à mieux. Ils peuvent et doivent faire davantage.

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