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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Ukraine: une invasion barbare digne de Staline

Le président ukrainien continue de multiplier les appels à l’OTAN et à la communauté internationale, de l’aider beaucoup plus concrètement à sauver son peuple du carnage.
Le président ukrainien continue de multiplier les appels à l’OTAN et à la communauté internationale, de l’aider beaucoup plus concrètement à sauver son peuple du carnage. Photo AFP
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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2022-04-04T20:00:00Z
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Scandaleux. Inhumain. Criminel. Insoutenable. En Occident, les chefs de gouvernements, dont le président des États-Unis, ne manquent pas d’épithètes spontanées pour décrier la boucherie à laquelle se livre l’armée russe de Vladimir Poutine dans son invasion barbare de l’Ukraine.

À Boutcha, l’horreur est telle qu’elle rappelle la brutalité légendaire du régime stalinien. Sous le prétexte fallacieux de vouloir «dénazifier» l’Ukraine, la tentative de génocide est indéniable.

Des quartiers et des villes sont rasés. Bombardés ou exécutés à bout portant, laissés morts sur des bords de rue comme de vulgaires insectes écrasés, des civils ukrainiens, femmes, hommes et enfants ukrainiens sont assassinés sauvagement par des soldats russes.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, continue de multiplier les appels à l’OTAN et à la communauté internationale afin d'obtenir une aide beaucoup plus concrète pour sauver son peuple du carnage.

Au-delà des condamnations verbales du massacre, de sanctions contre la Russie et l’envoi d’armes à l’Ukraine, la vérité est que les Ukrainiens paient seuls de leur vie et de leur pays.

La bravoure héroïque de la nation ukrainienne et de ses dirigeants soulève l’admiration. Il va sans dire qu’elle est tout à fait exceptionnelle.

La nation sacrifiée

Il n’en reste pas moins ceci. Terrassée par le chantage nucléaire de Poutine, l’élite politique occidentale sacrifie les Ukrainiens sur l’autel de la défense de la démocratie, dont elle se réclame pourtant elle-même.

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L’Ukraine résiste, mais elle implose sous le joug sadique de l’armée russe de Poutine. C’est bien le prix à payer pour l’invasion armée d’un pays démocratique indépendant par un État autocratique voisin.

Au nom de la menace nucléaire brandie par Poutine, pendant combien de temps encore les démocraties continueront-elles à s’y réfugier pour justifier leur non-intervention sur le terrain ukrainien?

À moins de croire vraiment, malgré que ce soit hautement inconcevable, d’avoir devant soi un Poutine soi-disant assez fou pour entraîner le monde – et ce faisant son propre pays –, dans une hécatombe nucléaire planétaire.

Et le ballet diplomatique avec le Russie? Aussi bien attendre un miracle.

La vraie question

Plus l’OTAN se limitera à ne pas porter secours à l’Ukraine sur le terrain même des combats, plus Poutine et son armée tueront, violeront et détruiront.

Plus souffrira gravement une des nations les plus avancées de l’Europe, dont plusieurs de nos pays sont aussi le chez-soi de nombreux membres de la diaspora ukrainienne.

Jusqu’à quand et jusqu’où l’indignation des démocraties tiendra-t-elle la route devant la destruction sanguinaire par la Russie de pans entiers de l’Ukraine, un pays démocratique, indépendant et pacifique?

On documentera et on enquêtera sur les atrocités et les crimes de guerre perpétrés par l’armée russe. Mais une fois documentés, on fera quoi?

Une fois enclenché le décompte toujours croissant des cadavres, on fera quoi? Devant le refus d’intervenir aux côtés des Ukrainiens, fondé ou non, n’est-ce pas là la vraie question?

Dans le confort douillet de nos démocraties, cette question est avant tout le reflet d’une colère montante devant cette impuissance étrangement assumée par l’Occident.

Or, devant l’ampleur de l’hécatombe en Ukraine, cette impuissance est de moins en moins compréhensible.

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