Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Ukraine: Trump veut parler à Poutine et à Zelensky pour arrêter le «carnage»

Getty Images via AFP
Partager

AFP

2024-12-16T22:31:15Z
Partager

Le futur président américain Donald Trump a dit lundi vouloir parler à ses homologues russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour arrêter le «carnage» de la guerre en Ukraine, après que le maître du Kremlin se fut félicité de l’avancée de ses troupes sur le front.

• À lire aussi: Kyïv dit qu’au moins 30 soldats nord-coréens ont été blessés ou tués dans la région de Koursk

• À lire aussi: Trump «vivement opposé» à l’emploi de missiles américains en Russie

M. Trump, qui doit prendre ses fonctions en janvier, a promis lors de sa campagne électorale de mettre rapidement un terme à la guerre, et a déjà réclamé un «cessez-le-feu immédiat» et des pourparlers, si bien qu’Européens et Ukrainiens craignent qu’il puisse forcer Kyïv à des concessions majeures et accorder une victoire géopolitique au Kremlin.

«Nous allons parler au président Poutine et nous allons parler [à] Zelensky et [aux] représentants de l’Ukraine. Il faut arrêter ça, c’est le carnage», a déclaré M. Trump lundi, depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.

«Une grande partie de ce territoire, quand on regarde ce qui est arrivé... Il y a des villes où il n’y a pas un bâtiment debout, c’est un chantier de démolition [...]. Les gens ne peuvent donc pas retourner dans ces villes, il n’y a plus rien», a déclaré le futur président américain.

Publicité

Vladimir Poutine a affirmé à de nombreuses reprises être prêt à des discussions avec l’Ukraine à condition qu’elles reposent sur «les réalités du terrain», où les forces russes ont l’avantage depuis le début de l’année.

La Russie réclame notamment que l’Ukraine lui cède quatre régions qu’elle occupe partiellement – celles de Donetsk et de Lougansk dans l’est et celles de Zaporijjia et de Kherson dans le sud – en plus de la Crimée annexée en 2014, et que Kyïv renonce à son ambition d’intégrer l’OTAN.

Volodymyr Zelensky a, quant à lui, longtemps été catégoriquement opposé à toute concession à Vladimir Poutine, mais a adouci cette position ces derniers mois face aux difficultés de son armée sur le front et aux craintes d’un affaiblissement de l’aide occidentale.

Il a notamment émis l’idée que l’Ukraine renonce temporairement à récupérer les territoires contrôlés par la Russie, en échange de garanties de sécurité de la part de l’OTAN et de nouvelles livraisons d’armements occidentaux.

«30 km2 par jour»

Cette annonce de Donald Trump intervient quelques heures après que le président russe eut fait le bilan de l’année 2024 des combats en Ukraine, se félicitant du rythme de l’avancée de ses troupes et d’avoir «l’initiative» sur tout le front à l’issue de cette «année charnière».

Moins nombreuses et moins bien armées, les forces ukrainiennes perdent du terrain depuis des mois, mais à un rythme qui s’est accéléré depuis l’automne. Les soldats russes sont aujourd’hui notamment aux portes des villes stratégiques de Pokrovsk, de Koupiansk et de Kourakhové.

Publicité

«Les troupes russes disposent de l’initiative stratégique sur toute la ligne de contact», a assuré M. Poutine dans un discours face aux principaux cadres de son ministère de la Défense.

Il a ainsi revendiqué la prise «de 189 localités» en 2024, une année marquée notamment par la chute des forteresses ukrainiennes d’Avdiïvka en février et de Vougledar en octobre.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, a lui indiqué que la Russie avait pris 4500 km2 de territoire ukrainien cette année, et avançait actuellement de «30 km2 par jour».

L’armée russe a encore revendiqué lundi la conquête d’une nouvelle localité, Yelyzavtivka, située à une dizaine de kilomètres au sud de Kourakhové, ville industrielle de l’Est qui abrite un important gisement de lithium.

Soutien nord-coréen

Dans ce contexte, l’Ukraine, qui craint d’arriver à la table des négociations dans une position de faiblesse, s’efforce de contenir les troupes russes et réclame de ses alliés occidentaux un soutien accru.

Mais la pérennité de cette assistance cruciale n’est pas garantie, avec le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier aux États-Unis, qui ont été jusqu’à présent avec l’UE les principaux bailleurs de fonds de l’Ukraine.

M. Trump a affirmé que l’Ukraine devait s’attendre à «probablement» moins d’aide de la part de Washington et s’est dit opposé à l’utilisation par Kyïv de missiles occidentaux pour frapper la Russie.

Le chef de la diplomatie polonaise a estimé lundi que c’était la Russie qui devrait être «forcée» à engager des négociations de paix et non l’Ukraine, alors que l’Europe craint des pressions de la future administration Trump pour un accord au détriment de Kyïv.

Lundi, les États-Unis et leurs alliés ont en outre dénoncé le soutien «direct» de la Corée du Nord à la Russie qui représente «un élargissement dangereux» du conflit en Ukraine.

Kyïv a affirmé lundi qu’«au moins 30 soldats» nord-coréens, combattant aux côtés de l’armée russe, avaient été blessés ou tués samedi et dimanche dans la région russe de Koursk, partiellement occupée par les forces ukrainiennes.

Selon les Occidentaux, quelque 11 000 Nord-Coréens seraient déployés du côté russe.

Publicité
Publicité