Ukraine: le Kremlin dit que «forcer la Russie à faire la paix» serait une «erreur fatale»

AFP
Le Kremlin a dit mercredi que contraindre la Russie à faire la paix en Ukraine, comme l’a appelé la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’ONU, serait une «erreur absolument fatale».
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«La position qui consiste à essayer de forcer la Russie à faire la paix est une erreur absolument fatale. Il est impossible de forcer la Russie à la paix», a balayé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d’un point de presse.
«La Russie est favorable à la paix», a-t-il affirmé, «mais à condition d’assurer les fondements de sa sécurité et de réaliser les objectifs» de l’offensive en Ukraine.
«Sans atteindre ces objectifs, il est impossible de contraindre la Russie», a-t-il prévenu.
Mardi, Volodymyr Zelensky a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à «contraindre la Russie à la paix», après plus de deux ans et demi d’un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts civiles et militaires.
Le dirigeant ukrainien, qui se trouve depuis dimanche soir aux États-Unis, doit présenter à son homologue américain Joe Biden et au Congrès à Washington les détails de son «plan de la victoire» visant à mettre fin à l’offensive russe à grande échelle dans son pays.
Les négociations entre Moscou et Kyïv sont pourtant à l’arrêt depuis le printemps 2022, chaque camp défendant fermement des revendications irréconciliables.
L’Ukraine, le président Zelensky en tête, affirme régulièrement vouloir recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble des territoires occupés par son voisin russe, y compris la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.
Kyïv a déjà proposé un plan de paix en 10 points, soutenu par l’Occident, impliquant le retrait inconditionnel des forces russes du territoire ukrainien, soit près de 700 000 militaires, selon les chiffres présentés par Vladimir Poutine. Une proposition balayée par Moscou.
Le président russe, qui a ordonné l’attaque de son armée contre l’Ukraine en février 2022, a pour sa part répété à maintes reprises ses «conditions»: l’abandon des quatre régions ukrainiennes dont Moscou revendique l’annexion en plus de la Crimée, et l’assurance que Kyïv renonce à rejoindre l’OTAN. Des revendications inacceptables pour les Ukrainiens et les Occidentaux.
La Russie a par ailleurs d’ores et déjà annoncé qu’elle ne participerait pas au deuxième sommet sur la paix en Ukraine voulu par Kyïv en fin d’année, après une première réunion en Suisse en juin dernier.
Les tentatives, plus ou moins assumées, de médiation de la Chine (alliée proche de la Russie), de l’Inde, ou encore du Vatican n’ont jusque-là pas permis la reprise officielle des discussions entre Moscou et Kyïv.