Ukraine: ils restent avec les animaux au péril de leur vie
Malgré les bombes, elle n’a pas l’intention d’arrêter


Catherine Bouchard
Alors que des premiers bombardements sont survenus jeudi, à Dnipro dans l’est du pays, une Ukrainienne refuse de quitter la ville afin de continuer à s’occuper d’animaux vulnérables et pris en charge par le refuge qu’elle supervise, malgré les risques que cela comporte.
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Il est hors de question pour Maryna Bolokhovets d’abandonner cette responsabilité prise il y a neuf ans.
«Je fais ce que je suis censé faire. Si la situation empire, je vivrai dans ma voiture au refuge et continuerai à faire ce que je suis censée faire», a-t-elle confié dans une publication sur le compte Instagram du refuge, nommé Shelter Friend.
La ville où se trouve le refuge avait été épargnée des bombardements. Mais l’armée russe a étendu son offensive pour atteindre Dnipro jeudi, bombardant au passage des zones d’habitations et des infrastructures civiles.
«Nous sommes tous fatigués et effrayés, mais tout ce que nous pouvons faire, c'est travailler, chercher de la nourriture et croire en un avenir meilleur», a écrit Mme Bolokhovets.

Des miracles
Depuis le début de la guerre, il y a un peu plus de deux semaines, elle et quelques membres de son équipe ont réalisé des miracles pour sauver les animaux qui sont eux aussi victimes du conflit.
Il y a notamment l’histoire de Pokemon, un chien blessé à la colonne qui n’est plus en mesure de faire l’usage de ses pattes arrières. Malgré la gravité de ses blessures et du contexte de guerre, l’équipe de Maryna n’a pas abandonné Pokemon. Selon les informations disponibles, il serait désormais en convalescence.
Mais le contexte de guerre s’est maintenant aggravé et l’équipe de Maryna s’est considérablement réduite, avec un seul vétérinaire qui ne peut être présent en tout temps. Et les animaux en détresse continuent d’arriver au refuge, dont des portées de chiots.
Mme Bolokhovets n’est pas la seule à être restée au refuge qu’elle s’occupe. Elle indique que les responsables de plusieurs autres refuges en Ukraine sont restés auprès des animaux. Elle s’inquiète toutefois du sort de chiens qui se trouvaient dans des refuges à Kharkiv et à Kyïv, villes qui ont été attaquées.
«Nous cherchons des moyens d'aider [...] mais c’est trop dangereux, indique-t-elle. Je n'ai aucune nouvelle des [responsables] là-bas».
Il y a une semaine, Anastasiia Yalanskaya 26 ans, a été tuée par des soldats russes alors qu'elle apportait de la nourriture à un refuge pour chiens près de Kyïv.
Le Shelter Friend multiplie les demandes de dons, que ce soit en argent, en nourriture, en médicament et en matériel de soins.
Le sort des animaux préoccupe, en Ukraine. Sur les réseaux sociaux, l’image d’une femme entourée de chiens handicapés qu’elle est allée dans un refuge d’Irpin, pour les amener en lieu sûr, en témoigne bien.
Des vétérinaires à Odessa
Leonid and Valentina Stoyanov, deux vétérinaires spécialisés en soins pour les animaux exotiques, ont également choisi de rester au pays et offrir des soins à tous les animaux sans exception.
Ils invitent les Ukrainiens qui ne peuvent pas fuir avec leur animal de compagnie à leur écrire pour prendre des arrangements. Ils doivent, eux aussi, demander des dons pour poursuivre leur mission.