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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

TVA est dans ses «derniers retranchements», avertit Péladeau au CRTC

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Raphaël Pirro

2023-11-20T17:36:26Z
2023-11-21T00:14:49Z
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Pierre Karl Péladeau a tiré une fois de plus la sonnette d’alarme sur l’avenir de TVA et du secteur entier de la radiodiffusion au Canada, plaidant au CRTC pour un allègement du «carcan réglementaire» à la fois «désuet» et «archaïque» qui ralentit les entreprises d’ici au profit des plateformes américaines.

Accompagné de quatre hauts dirigeants, le PDG de Québecor a été le premier à prendre part aux audiences publiques du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) sur les manières d’appuyer le contenu canadien et autochtone.

M. Péladeau a ouvert son allocution en relisant quelques lignes d’un ancien témoignage au CRTC daté de 2011 dans lequel il mettait en garde contre «la naissance d’un cercle vicieux inéluctable» qui mènerait à l’extinction des «industries culturelles locales» au profit des «Netflix de ce monde».

«Malheureusement, douze ans plus tard, force est de constater qu’absolument rien n’a changé, et que les enjeux ne sont qu’exacerbés», a-t-il noté. Et plutôt que de concurrencer seulement Netflix, le champ de bataille est désormais occupé par d’autres joueurs émergents que sont Disney+, Prime Video, Paramount+ ou encore Apple TV.

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En revenant sur les coupes au sein du Groupe TVA qui ont mené au départ de plus de 600 personnes depuis le début de l’année, M. Péladeau a indiqué qu’il s’agissait d’un plan «essentiel à la survie de TVA, qui est dorénavant poussé dans ses derniers retranchements».

  • Écoutez l'entrevue avec Guy Fournier, auteur et chroniqueur au micro de Mario Dumont via QUB radio:

Deux poids, deux mesures

Faisant état d’une concurrence féroce de la part des plateformes en ligne «étrangères» – surtout américaines –, le dirigeant a voulu faire passer le message comme quoi les diffuseurs locaux et américains se battent encore et toujours «à armes inégales».

Ici, les diffuseurs doivent avoir un service de base obligatoire avec des chaînes à distribution obligatoire, des quotas de diffusion et de programmation ou encore l’obligation de fournir «rapport par-dessus rapport», contrairement aux plateformes américaines de diffusion en continu qui n’ont pratiquement aucune embûche du genre.

«La seule et unique solution sur laquelle le CRTC peut exercer une réelle emprise afin d’assurer la pérennité de nos entreprises est à notre avis un allègement important et immédiat du fardeau réglementaire et financier des entreprises traditionnelles canadiennes», a-t-il dit.

Le temps presse

Dans une brève présence médiatique lundi après-midi, la ministre du Patrimoine Pascale St-Onge s’est dite prête à «regarder toutes les solutions», incluant «plus de flexibilité entre autres pour les exigences aux radiodiffuseurs».

Or, le temps presse, et M. Péladeau a exhorté le CRTC à agir «rapidement» puisque «les entreprises canadiennes ne peuvent plus attendre la fin du long processus de mise en œuvre de la nouvelle loi sur la radiodiffusion», la loi C-11, adoptée plus tôt cette année.

«Nos médias sont exsangues et notre démocratie est en jeu. Nous avons pris les mesures qui s’imposaient pour adapter nos modèles d’affaires et tenter de remédier à cette crise. C’est maintenant à la commission d’agir, sans plus attendre.»

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