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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Tués par leurs enfants

En voulant protéger leurs enfants, certains parents se mettent en danger...

Photo MEGA/WENN
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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2025-12-18T05:00:00Z
2025-12-18T05:15:00Z
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L’assassinat du réalisateur Rob Reiner et de sa femme Michele Singer me bouleverse.

D’abord, à cause de la réaction dégueulasse de Donald Trump.

Si j’étais Américain, je ne rêverais que d’une chose.

Avoir un président normal.

Qu’il soit de droite ou de gauche, républicain ou démocrate, n’aurait aucune importance à mes yeux.

Juste normal. Humain. Respectueux.

Décent.

Capable de parler de n’importe quel sujet sans tout ramener à sa petite personne.

Un homme digne.

Au lieu d’un clown grossier, ignare, mesquin et vulgaire.

MOURIR D’AIMER

Et puis cette histoire me bouleverse, car, en tant que parent, ça me touche droit au cœur.

Imaginez...

Vous avez un enfant qui a des problèmes de santé mentale et qui consomme des drogues dures pour atténuer ses souffrances.

Votre enfant est incapable de fonctionner normalement.

Il ne peut travailler. Il a de la difficulté à se gérer.

Sa vie est une suite de crises.

Vous faites quoi? Vous lui tournez le dos? Vous l’abandonnez? En sachant qu’il va se ramasser plus tôt que tard à la rue?

Non.

Vous l’accueillez chez vous. En espérant que la chaleur et la stabilité de votre vie de couple réchaufferont sa vie et apaiseront ses angoisses.

Or, en agissant de la sorte, vous vous mettez en danger.

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Et un jour, en pleine crise, il vous plante un couteau dans le cœur.

Pour reprendre les paroles de Mourir d’aimer, du grand Charles Aznavour, vous «payez votre amour au prix de votre vie».

Des histoires comme ça, il y en a plein.

Ça arrive trop souvent.

Même chez nous.

Des parents au grand cœur tués par les enfants qu’ils voulaient sauver.

On fait quoi, alors?

On laisse notre enfant dans la rue? On ne lui ouvre pas lorsqu’il cogne frénétiquement à notre porte?

On ne lui donne pas d’argent, car on sait qu’il va l’utiliser pour acheter de la drogue?

C’est tragique, déchirant.

Être un bon parent, c’est amener son enfant à se passer de nous.

Mais si notre enfant est incapable de se prendre en main?

S’il représente un risque pour lui et pour nous, on fait quoi?

On le regarde couler sans rien faire? Sans lui lancer une bouée de sauvetage?

«C’est son choix», dit-on.

Mais il est dans l’impossibilité de choisir!

Il est malade!

UNE HONTE

Chaque fois que je marche dehors, le soir, je regarde les portes des maisons que je croise et je me demande quel drame se joue derrière chacune.

Avoir un enfant et être incapable de l’aider lorsqu’il est au plus bas, et lorsqu’il a justement le plus besoin d’aide est certainement l’une des pires choses qui puissent arriver.

Cela n’a rien à voir avec le statut social, ça arrive autant à des familles riches qu’à des familles pauvres.

Et l’autre imbécile qui affirme que Rob Reiner a provoqué sa propre mort en multipliant les critiques envers son administration.

Trump est une honte.

À son pays, à son époque, à l’humanité au grand complet.

Et, surtout, à son parti.

Honte aux républicains qui ont appuyé un tel personnage.

Leur formation politique mérite d’être rayée de la carte pour des décennies.

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