Tués en sortant d’un resto à Longueuil: une chance de réhabilitation offerte à un jeune de 21 ans
Le juge l’a condamné à la prison à vie sans possibilité de libération avant 16 ans


Valérie Gonthier
Un juge refuse d’enfermer le plus longtemps possible un jeune d’à peine 21 ans condamné pour double meurtre et lui offre la chance de se réhabiliter en l’envoyant derrière les barreaux pour un minimum de 16 ans.
• À lire aussi: Double meurtre à Longueuil: «On n’a presque pas parlé de ma fille!»
«[Il] avait 18 ans au moment des meurtres. Il a maintenant 21 ans. Il s’agit d’un facteur atténuant important qui commande la retenue et la modération. Nous ne devons pas abandonner l’idée qu’il puisse un jour être réhabilité», a tranché le juge de la Cour supérieure Daniel Royer.
Il a donc condamné Christopher Campagnolo à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 16 ans.
Si le meurtrier n’avait pas été si jeune, la période obligatoire à purger aurait pu se rapprocher de 20 ans, comme le suggérait le ministère public, a précisé le magistrat.
Christopher Campagnolo et sa complice, Tatiana Isabel Sanchez, ont subi leur procès en lien avec les décès de Sophie Langelier, 42 ans, et Kadar Ahmed, 34 ans.

Ceux-ci ont été atteints mortellement par des projectiles d’arme à feu le soir du 23 septembre 2022.
«Le plus longtemps possible»
Les victimes ont croisé par hasard les deux coupables dans le stationnement d’un commerce de Longueuil.
Une altercation a éclaté entre les deux hommes, puis Campagnolo a sorti une arme et fait feu.
Kadar Ahmed s’est aussi fait rouler dessus par le véhicule des accusés. Sanchez était la conductrice.

Elle était accusée de meurtre, mais le jury l’a plutôt reconnue coupable d’homicide involontaire.
Tant les impacts de balle que le passage du véhicule sur son corps auraient pu tuer la victime, a témoigné une pathologiste.

Sanchez a aussi été reconnue coupable de complicité après le fait pour avoir aidé Campagnolo dans sa fuite.
Elle a écopé d’une peine de cinq ans et demi.
À la fin du procès, la mère de Sophie Langelier a supplié le juge Royer de garder Campagnolo détenu le plus longtemps possible «pour la sécurité de la société».

«Quand on arrache la vie avec autant de violence, on ne devrait jamais avoir le droit de marcher librement», a lancé avec émotion Giselle Green en mai dernier au palais de justice de Longueuil.
Compassion demandée
Sa fille n’était pas mêlée à l’altercation et n’était même pas près de Campagnolo lorsqu’il a brandi son arme. Ce dernier a malgré tout fait feu à six reprises sur elle.
De son côté, la mère du tueur a lancé un cri du cœur au magistrat, l’implorant de faire preuve de «compassion» à l’égard de son fils.

Campagnolo a une fiche criminelle très remplie malgré son jeune âge.
Il a notamment été condamné pour proxénétisme alors qu’il était mineur. À l’âge de 16 ans, il a aussi blessé une victime innocente en faisant feu à quatre reprises sur elle au centre-ville de Montréal.
Il est aussi en attente d’un procès pour s’en être pris à deux individus proches des Red Devils, dans un centre de détention de Québec.
Il a porté en appel les verdicts de culpabilité pour les meurtres.
Campagnolo était représenté par Me Hovsep Dadaghalian et Me Christopher Lerhe-Mediati; Tatiana Isabel Sanchez, par Me Kristina Markovic et Me Julie Lepage.
Me Vincent Huet et Me Simon Lacoste représentaient le ministère public.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.