Tuée par un poison indétectable: un couple coupable de meurtre prémédité

Une Montréalaise a bel et bien été assassinée par un poison indétectable, a tranché un jury, qui a ainsi scellé le sort de son ex-conjoint obsédé et de sa nouvelle flamme, lundi.

«Coupable de meurtre au premier degré», a indiqué à deux reprises une membre du jury lundi après-midi au palais de justice de Montréal, après quelques jours de délibérations.

Jacques Adonai Charpentier, 41 ans, et Mélissa Estimé, 24 ans, sont restés impassibles en entendant ce verdict. Ils ont écopé automatiquement de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Le couple subissait depuis la mi-mars son procès pour le meurtre prémédité d’Odna Daudier.

La jeune femme de 32 ans avait été trouvée inanimée dans son véhicule stationné dans un secteur industriel de Rivière-des-Prairies, à Montréal, en mai 2022.

Or, si ce mystérieux décès avait pu passer pour un accident ou un suicide, il s’agit bel et bien d’un meurtre, ont conclu les membres du jury.

Ils ont ainsi adhéré à la théorie de la Couronne voulant que la victime eût été tuée par un «poison indétectable». La cause du décès n’a jamais pu être établie.

«Est-ce que ça pourrait être du cyanure? Un autre poison? On ne le sait pas», avait concédé le procureur M^e Philippe Vallières-Rolland lors des plaidoiries la semaine dernière.

Jacques Adonai Charpentier et Mélissa Estimé avaient été accusés un an après le meurtre.

«Les accusés ont été tenaces, méthodiques, inventifs, eux qui se sont donné tant de mal pour ne pas se faire prendre», avait précisé la Couronne.

Obsédé par la victime

Charpentier était obsédé par son ex-conjointe, Odna Daudier, qu’il surnommait la «beauté créole». Il n’avait pas accepté leur rupture.

Il s’était alors mis à traquer la victime à l’aide d’un GPS sur sa voiture et il a même tenté de l’étrangler dans le stationnement d’un supermarché.

Le Montréalais avait ensuite envoyé sa nouvelle copine en République dominicaine pour chercher un poison provenant d’Haïti, situé sur la même île.

Cette preuve reposait sur une série de textos, en créole, échangés entre les coaccusés et dont la traduction avait été remise en cause par la défense.

Il ne faut pas prendre les traductions en français «pour du cash», car l’interprète «ne connaît pas le langage des jeunes», avait averti l’avocate de la défense, M^e Elfriede Duclervil, qui parle elle-même créole, lors de ses plaidoiries.

Mais cette mise en garde ne semble pas avoir trouvé écho au sein des membres du jury, puisqu’ils ont condamné le couple à la plus grave accusation du Code criminel.

Les proches d’Odna Daudier pourront témoigner de l’impact du crime sur leur vie lors des observations sur la peine, qui auront lieu la semaine prochaine.

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