Tué dans une rafale de tirs à Laval: les accusés trahis par les traces de leur BMW et leurs cellulaires, selon la Couronne
Tarek Youssef Baydoun et Sylvain Kabbouchi sont soupçonnés d’avoir décoché 17 tirs vers la victime


Laurent Lavoie
Les deux accusés, qui auraient tué d’une rafale de tirs un individu qui sortait d’un bar de danseuses à Laval, ont été trahis par le GPS de leur véhicule et leurs cellulaires, a avancé la Couronne lors des plaidoiries finales.
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Le procès de Tarek Youssef Baydoun, 29 ans, et Sylvain Kabbouchi, 26 ans, pour le meurtre prémédité de Nitchell LaPaix, survenu en août 2021, entre dans sa dernière ligne droite.
Ils sont soupçonnés d’avoir tiré 17 coups de feu vers la victime, l’atteignant à au moins six reprises.
Après des semaines de témoignages, la Couronne et la défense en sont maintenant à présenter leurs arguments finaux au jury, au Centre judiciaire Gouin.

Me Nathalie Kléber, de la poursuite, a ainsi replongé mercredi matin dans la preuve volumineuse recueillie par les enquêteurs dans cette affaire.
Plusieurs caméras de surveillance ont capté le fil des événements. Il a été déterminé que Nitchell LaPaix a quitté le Crazy Moon, sur le boulevard des Laurentides, pour traverser un stationnement et rejoindre son véhicule sur la rue Saint-Luc.
Ligne du temps recréée
C’est là qu’il aurait été exécuté par les accusés, qui pourraient s’être cachés entre une voiture et une clôture, tel que l’ont évoqué des experts.

Plusieurs témoins civils, dont l’identité est protégée par la cour, ont aperçu une BMW blanche fuir les lieux, roulant en sens inverse, a rappelé Me Kléber.

Comment savoir que Baydoun et Kabbouchi étaient à bord?
Une série de données démontre une «correspondance entre les déplacements de la BMW blanche et la localisation de différents cellulaires entre le 16 et le 17 août 2021», a mentionné la procureure Kléber, avant d’expliquer le fonctionnement des tours cellulaires qui couvrent nos quartiers.

Ce sont quatre téléphones qui permettent de former cette ligne du temps. De l’avis de la Couronne, ils étaient tous utilisés par les accusés, même si aucun d’entre eux n’était à leur nom, comme en fait foi une analyse de plusieurs registres. Un appel aurait d'ailleurs été fait au Crazy Moon avant l'homicide.
«Il s’agit [dans chaque cas] de comptes prépayés ayant comme abonnés des noms fictifs. Demandez-vous pourquoi l’utilisation de tels téléphones est nécessaire», a soumis au jury Me Kléber.
La victime suivie
Selon la poursuite, le véhicule en fuite a fait plusieurs arrêts avant de suivre la victime. Les accusés seraient allés jusqu'à Rosemère, non loin de l'endroit où Nitchell LaPaix participait à une fête avant d'aller au bar de danseuses.

En reconstituant leur trajet, on pourrait les apercevoir sur des caméras de surveillance, et plus tard sur des vidéos Snapchat, où des hommes célèbrent en ouvrant du champagne.
Devant le tribunal, deux policiers ont pu formellement identifier Kabbouchi en train de marcher dans le hall d’entrée d'un immeuble.
La BMW blanche liée au crime, qui est munie d’un système GPS, a finalement été retrouvée sur le boulevard Alexis-Nihon, à Montréal. Il s’agissait du véhicule de location d’une entreprise.

D’après la Couronne, deux cellulaires utilisés par les accusés ont servi à faire des appels auprès des responsables de cette entreprise peu de temps avant et après l’homicide.
Jeudi, ce sera au tour des avocats des tireurs allégués de prendre la parole devant le tribunal.
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