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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Tué dans sa cellule en prison: l’état mental de l’accusé au cœur du procès

Ali Ngarikye a tué un codétenu au centre de détention Rivière-des-Prairies

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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2024-04-08T16:34:19Z
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L’état mental d’un jeune Montréalais qui a tué un codétenu dans une cellule de la prison de Rivière-des-Prairies sera au cœur d’un procès pour meurtre qui s’est ouvert ce matin, et où il est déjà acquis que l’accusé ne pourra pas être acquitté.

«De ce qu’on sait [de la preuve], l’acquittement n’est pas une possibilité, la seule question sera de savoir s’il avait l’intention requise [pour commettre un crime]», a expliqué la juge Myriam Lachance, lundi, au palais de justice de Montréal.

Assis dans le box des accusés, Ali Ngarukiye, 24 ans, est resté impassible en écoutant la magistrate s’adresser aux jurés en lien avec la mort d’André Lapierre dans la nuit du 16 au 17 juin 2021.

Mort dans la nuit

À l’époque, Ngarukiye avait été mis dans la même cellule que M. Lapierre. Or, quelques jours plus tard, l’accusé a tué son codétenu, pendant la nuit, dans la cellule.

«Quand les gardiens sont passés vers six heures du matin, l’accusé était debout près de la porte tandis que la victime était allongée au sol, a affirmé Me Louis Bouthillier de la Couronne. Aucune arme n’a été utilisée, il n’y avait pas de pic, pas de couteau, pas d’arme artisanale.»

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Les services d’urgence ont immédiatement été alertés et un infirmier est arrivé sur place. Des manœuvres de réanimation avaient été entamées, mais en vain, puisque M. Lapierre a finalement été déclaré mort sur place, a fait savoir le procureur.

Or, contrairement à de nombreux procès où la clé est de savoir qui est le meurtrier, il est admis par tous que l’auteur du crime est Ngarukiye.

«C’est lui qui l’a fait», a assuré le procureur au jury, en ajoutant que ce fait n’était pas contesté par la défense.

Non-responsabilité criminelle

Mais dans ce cas, pourquoi a-t-il plaidé non coupable de meurtre au deuxième degré? C’est la juge qui a donné l’explication au jury, en leur disant que Ngarukiye avait «invoqué la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux».

«Vous devrez déterminer si l’accusé en avait, et si ça le rendait incapable d’apprécier la nature de son geste, ou si ça le rendait incapable de différencier le bien et le mal», a expliqué la magistrate au jury en ajoutant que c’est la défense qui aura le fardeau de le prouver.

La Couronne, de toute évidence, est d’avis qu’il s’agit d’un meurtre. Et pour le prouver, elle compte faire entendre une quinzaine de témoins, dont des gardiens de prison, des policiers et une pathologiste judiciaire.

Un détenu dans une cellule adjacente à celle de Ngarukiye sera également entendu, tout comme une femme qui avait parlé à la victime dans les jours précédents.

Le procès est prévu pour quelques semaines, bien que la Couronne envisage de terminer sa preuve principale d’ici vendredi.

Ngarukiye est défendu par Me Sharon Sandiford.

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