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L'article provient de TVA Sports
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«Tu ne t’entraînes pas bien» : l’électrochoc dont avait besoin Josée Doyon

La golfeuse québécoise Josée Doyon a l’occasion de se qualifier pour le circuit de la LPGA à la troisième étape en Alabama, du 2 au 9 décembre 2024.
La golfeuse québécoise Josée Doyon a l’occasion de se qualifier pour le circuit de la LPGA à la troisième étape en Alabama, du 2 au 9 décembre 2024. PHOTO FOURNIE PAR JOSÉE DOYON
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Photo portrait de Marc-Antoine Malo

Marc-Antoine Malo

2025-03-29T04:00:00Z
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La golfeuse Josée Doyon a quitté sa Beauce natale il y a déjà longtemps, mais dans sa quête vers son ultime but, la LPGA, un protagoniste de son passé a refait surface pour lui donner un coup de main.

Désormais à temps plein sur le Epson Tour, le deuxième meilleur circuit féminin au monde, la Québécoise doit se retrousser les manches. Ses deux premiers tournois de l’année n’ont pas été à la hauteur des attentes.

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«Ce qui s’est passé, c’est qu’à son tournoi précédent, elle a eu un très mauvais neuf de retour, a expliqué au bout du fil l’entraîneur à la retraite Roger Lauzon. Étant donné que je suis régulièrement ses pointages, je lui ai envoyé un petit mot. Nous avons discuté et elle m’a expliqué qu’elle jouait très bien à son club, mais qu’en tournoi, elle n’arrivait pas à performer.»

«J’ai simplement fait un message à Josée en lui disant: “Mon constat, c’est que tu ne t’entraînes pas bien. Dans le sens que tu ne t’entraînes pas pour faire de la compétition, mais pour jouer avec des amis.”»

Un constat dur, mais juste. Doyon n’hésite pas à parler de l’homme de 75 ans comme d’une «sommité». Celui qui a œuvré dans la formation d’entraîneurs pendant une bonne partie de sa vie a eu l’occasion de travailler aux côtés de la golfeuse de 32 ans durant son adolescence. Le revoilà dans sa vie depuis deux semaines.

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«Il a décidé de m’aider à avoir une meilleure planification de mes entraînements, de ma routine. Je crois que ça va aider énormément et que ça va porter fruit cette année», a assuré Doyon avec humilité.

De la parole aux actes

Les judicieux conseils de Roger Lauzon ont très rapidement eu un impact. Dès la semaine suivante, elle a terminé cinquième à la Classique de golf IOA, à Longwood, en Floride. Il s’agit de son meilleur résultat en carrière sur le Epson Tour.

«Ç’a donné le succès qu’on a vu, a témoigné l’instructeur. Il y a sûrement une part de chance dans tout ça, sauf qu’il y avait un constat que ses entraînements n’étaient pas bien planifiés. Il fallait revenir à la base et réappliquer les principes scientifiques qu’on fait à l’entraînement avec les athlètes de différents sports qu’elle ne faisait plus.»

La recette de ce succès immédiat? L’entraînement, l’entraînement et encore l’entraînement... Mais il faut avant tout le faire de la bonne façon.

«Il faut que dans sa tête, elle soit forte. C’est ce qu’on développe à l’entraînement, la confiance. Si on ne l’a pas, on est en tournoi et il arrive ce qui lui est arrivé il y a deux semaines. Quand elle faisait un mauvais trou, la chaîne débarquait. La semaine dernière, elle a fait un triple boguey, mais elle a quand même terminé sa ronde à un coup sous la normale. C’est exceptionnel. Elle a fait des oiselets à répétition et elle n’a pas paniqué.»

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«C’est un sentiment de fierté, a réagi Doyon. Je me sentais comme si j’avais vraiment ma place, que je suis capable. J’ai fait plein d’erreurs durant cette semaine-là, mais j’ai été capable d’aller chercher une cinquième position.»

Cet excellent résultat lui a permis de se hisser au 23e rang du classement général. L’année est encore très jeune, avec encore 17 tournois à faire, mais elle se rapproche du top 15, synonyme de qualification pour la prochaine saison de la LPGA.

Une travaillante, une vraie

Cet objectif, Josée Doyon le chérit depuis longtemps. En fin d’année dernière, elle est passée tout près d’obtenir sa carte de membre au dernier tournoi qualificatif, mais «une mauvaise semaine de golf à un mauvais moment» l’en a privée. Ses bons résultats lui ont néanmoins permis de rejoindre le Epson Tour à temps complet.

Elle est la Québécoise la plus proche de l’élite, un peu comme Étienne Papineau, qui cogne aussi à la porte chez les hommes en évoluant sur le Korn Ferry Tour.

«Josée, elle a essayé pendant des années. Ce n’est pas la fille la plus talentueuse. Il y a des filles au Québec qui sont plus talentueuses qu’elle, mais pour le travail, il n’y en a pas beaucoup qui peuvent la dépasser. On a des qualités, on a des défauts, mais il faut vivre avec», a expliqué Roger Lauzon avec sa franchise habituelle.

«Ça fait plusieurs années que je passe proche sans réussir. Cette année, j’ai un bon feeling que ça peut fonctionner», a conclu Doyon, dont la saison la mènera de la Louisiane au Michigan en passant par la Californie et l’Arizona.

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