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«Tu n’as pas de vie»: la dure réalité d’un déneigeur

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Agence QMI

2025-02-18T17:16:40Z
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Le métier de déneigeur vient avec son lot de défis et de sacrifices peu compris par la population si bien que bon nombre d’entre eux décident de quitter la profession.

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Voilà le portrait qu’a dessiné Emmanuel Monette, un ancien entrepreneur en déneigement des Laurentides qui a œuvré pendant plus de 20 ans dans le domaine, lors de son passage au micro d’Isabelle Maréchal à QUB radio au 99,5 FM.

Alors que des milliers d'opérateurs sillonnent le Québec à la suite d'une tempête de neige d'une intensité rarement vue, M. Monette est venu faire la lumière sur les conditions de travail difficiles avec lesquelles doivent jongler les déneigeurs.

Selon lui, les horaires et la rémunération sont des irritants majeurs et poussent plusieurs travailleurs à jeter la serviette.

M. Monette souligne que les déneigeurs doivent être disponibles en tout temps pendant presque la moitié de l’année.

«À partir du 15 novembre, tu appartiens au propriétaire de la compagnie de déneigement quand tu es employé jusqu’au 15 avril à peu près», illustre-t-il.

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«Tu n’as pas de vie, tu attends que la neige tombe», ajoute l’ex-entrepreneur, tout en expliquant que les vraies «vacances» n’existent pas pour eux durant l’hiver. Sortir travailler à Noël, au jour de l’An ou devoir annuler les activités familiales durant les week-ends à la dernière minute, c’est la norme.

Outre les horaires brutaux, l’instabilité salariale pousse plusieurs opérateurs dans le secteur résidentiel ou commercial à claquer la porte pour une autre compagnie ou tout simplement se réorienter.

Bien des employés de compagnies de déneigement voient leurs revenus être dépendants de la météo, explique Emmanuel Monette.

Un hiver lors duquel il neige peu et que les tracteurs sortent rarement, «tu crèves de faim», affirme-t-il. M. Monette note toutefois qu’un effort est réalisé par plusieurs entreprises pour offrir un certain salaire garanti aux employés.

«Folie» du télétravail

Celui qui a cumulé plus 1400 contrats avant de fermer boutique en 2022 note que le travail de déneigeur s’est complexifié depuis la pandémie, particulièrement à cause du télétravail.

Alors qu’à une époque pas si lointaine, les gens étaient satisfaits de voir la neige retirée de leur entrée de stationnement avant leur départ au travail et à leur retour en fin d’après-midi, les habitudes ont changé.

«Ce n’est plus la réalité qu’on part en ville et qu’on revient le soir», souligne M. Monette. Les gens veulent maintenant sortir à différents moments de la journée pour «aller chercher leur Tim Hortons» ou faire une commission.

En raison de cette nouvelle réalité, «tout a changé sur nos horaires de travail», conclut-il.

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