Séisme de magnitude 8,8: voici pourquoi la puissante secousse de mardi n’a fait que peu de dégâts

Une alerte au tsunami engendrée par un puissant séisme comme celui survenu près des côtes russes, mardi, n’est pas nécessairement synonyme de grandes catastrophes, rappellent des experts en phénomènes environnementaux.

«Vous entendez “alerte au tsunami” et, tout d’un coup, tout le monde pense au dernier film d’Hollywood qu’ils ont vu, jusqu’à ce qu’ils voient une vague de trois pieds et se demandent: “Mais qu’est-ce que c’est que ça?”», relativise le directeur du Pacific Northwest Seismic Network, Harold Tobin, en entrevue à NBC News, mercredi.

Celui-ci fait la lumière sur les récentes alertes au tsunami déclenchées mardi entre autres sur la côte Ouest américaine et à Hawaï après la frappe d’un puissant séisme de magnitude 8,8 dans les profondeurs de l’océan Pacifique, au large de la péninsule russe du Kamtchatka.

Bien que les dommages causés par les vagues du tsunami en sol américain soient considérés comme minimes, M. Tobin se réjouit au contraire des précautions prises par les experts à cet égard: «Nous devrions considérer comme une victoire le fait qu’un tsunami soit survenu, qu’une alerte ait été émise et que le pire des scénarios ne soit pas arrivé», explique-t-il.

Prédictions exagérées?

En deux heures, les prédictions de tsunami ont été produites «pour à peu près tout le Pacifique et pour les points d’alerte aux États-Unis», explique le modélisateur de tsunami pour le Pacific Marine Environmental Laboratory, Vasily Titov.

«Nos modèles prévoyaient que des vagues d’environ 2 mètres allaient frapper la ville de Hillo à Hawaï. Elles se sont finalement matérialisées à 1,5 mètre. C’est exactement ce que nous voulions – un peu plus du côté conservateur», explique-t-il.

Selon le modélisateur de tsunami et chercheur principal à l’Université de Washington, Yong Wei, l’évacuation des citoyens d’Hawaï était totalement justifiée malgré l’ampleur minime des dégâts.

«Si les gens ne reçoivent pas d’alerte au tsunami et qu’ils demeurent sur les lieux à risque, ils peuvent assurément se faire tuer par une vague de 2 mètres. Des courants forts peuvent certainement vous tirer vers l’océan et les gens se noieront», prévient-il.

«Je ne veux pas que les gens se disent: “Nous avons reçu une alerte au tsunami et rien n’est arrivé. Je peux donc l’ignorer”. Les avertissements doivent être de nature préventive pour éviter le pire», souligne-t-il.