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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Trump visite les potentats du Golfe

AFP
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Photo portrait de Normand Lester

Normand Lester

2025-05-11T04:00:00Z
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Trump entreprend une tournée en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar, sans se rendre en Israël. C’est clairement voulu comme une manœuvre de distanciation.

Au programme de ces visites: des négociations de cessez-le-feu à Gaza, l’Iran, le pétrole, et des accords d’investissement dans les semi-conducteurs.

Les cercles dirigeants israéliens ont pris note. Trump pourrait ne pas être un allié aussi inconditionnel que le gouvernement Nétanyahou le croyait. Il lui avait déclaré lors de sa visite à Washington après la reprise du pouvoir de Trump: «Vous êtes le meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison-Blanche».

Durant son premier mandat, Trump a en effet reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, conquis à la Syrie et annexé par Israël. Il est aussi à l’origine des accords d’Abraham, normalisant les relations entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn et d’autres pays arabes.

Autant en emporte le vent

Les temps changent. L’ancien conseiller israélien à la sécurité nationale, Giora Eiland, a déclaré: «Je pense que nos relations avec les États-Unis sont au plus bas, un point caché au public», allant jusqu’à accuser les États-Unis d’agir dans le dos d’Israël.

C’est que Trump entretient des relations fructueuses avec les potentats arabes du Golfe où les entreprises de ses enfants font de lucratives affaires qui suscitent des inquiétudes quant aux conflits d’intérêts. Et l’Arabie saoudite s’est engagée à investir 600 milliards de dollars aux États-Unis au cours de son mandat.

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Washington vient aussi de conclure un accord avec les houthis qui vont cesser de cibler la navigation commerciale en mer Rouge alors que les États-Unis cesseront leurs attaques sur le Yémen et les houthis.

Cette annonce est intervenue seulement 48 heures après la frappe d’un missile balistique houthi près de l’aéroport de Tel-Aviv. Les houthis ont dit qu’ils allaient poursuivre leurs opérations contre Israël tant que durerait la guerre à Gaza.

Les États-Unis de Trump priorisent leurs intérêts. Ils laissent Israël se débrouiller avec les houthis téléguidés par Téhéran. L’administration Trump est d’ailleurs engagée dans des négociations avec l’Iran contre la volonté d’Israël.

Trump et la paix à Gaza

Israël menace de lancer une opération militaire majeure à Gaza une fois Trump parti de la région, si aucun accord n’est trouvé pour garantir la libération des otages.

Les amis arabes de Trump vont faire pression sur lui pour qu’il ordonne à Nétanyahou d’annuler l’offensive. La cote de popularité de Trump, après 100 jours de mandat, atteint les niveaux les plus bas jamais atteints par un président fraîchement réélu.

Face aux difficultés politiques croissantes liées à l’inflation et aux droits de douane, il doit paraître marquer des points. Le menteur doit trouver une façon de faire des bravades qui généreront des publicités positives. De quoi se vanter, même si c’est aux dépens de Nétanyahou.

Quoi qu’il en soit, il n’apportera pas la paix au Moyen-Orient, personne ne le fera, dans un avenir prévisible.

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