Trump veut «dominer le monde» économiquement: «C’est complètement surréel», s’inquiète Joëlle Boutin
TVA Nouvelles
Lors de son discours au forum économique de Davos, jeudi, Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs aux entreprises qui fabriquent leurs produits à l’extérieur des États-Unis, laissant du même coup entendre son intention de «dominer le monde» économiquement, selon l’ancienne députée caquiste Joëlle Boutin.
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«J’en suis encore traumatisée», affirme-t-elle, au TVA Nouvelles de midi, jeudi. «Honnêtement, son discours va imposer un changement de paradigme majeur dans l’économie mondiale. Je pense que l’Union européenne, le Canada et le Mexique avaient tous envie de se rouler en boule.»
«C’est complètement surréel de dire “Venez fabriquer vos affaires chez nous, on va diminuer les taxes corporatives”. Ça va avoir un impact aussi sur le Canada qui va devoir un peu suivre en cette matière, parce que sinon les investissements vont tous aller aux États-Unis», ajoute-t-elle.
Mme Boutin avance que le président américain souhaite ainsi forcer les compagnies à investir aux États-Unis.
«Honnêtement, les prochains mois et les prochaines années sont remplis d’incertitude économique», s’inquiète-t-elle. «Je n’ai jamais vu ça. Hier, il a dit qu’il allait mettre les États-Unis en premier, et que les autres on s’en fout. “Nous allons dominer le monde, et que vous le vouliez ou non, vous allez [être] à notre service”. C’est ça qu’il est en train de dire.»
Le chroniqueur Antoine Robitaille estime de son côté que la prise de parole de Donald Trump montre que le simple fait d’investir pour sécuriser la frontière canadienne sera nettement insuffisant pour éviter les tarifs douaniers.
«Au début, on pensait qu’en faisant des efforts [...] qu’on n’aurait pas de tarifs, mais ça va beaucoup plus loin que ça», avance-t-il. «C’est toute une conception des États-Unis comme maîtres du monde.»
Ce dernier commence aussi à s’inquiéter de ce que le président américain a une fois de plus évoqué l’idée d’annexer le Canada lors de son discours.
«Je n’aime pas que quelqu’un arrive sur une scène internationale et qu’il nie complètement la souveraineté de notre dominion», mentionne-t-il. «On est un pays souverain. Qu’est-ce qu’il peut faire pour nuire à cette souveraineté et y aller d’une annexion? Ce n’est plus une blague et ça a l’air d’être très sérieux.»
Voyez l’analyse complète dans la vidéo ci-dessus.