Trump, un président en or!

Pierre-Olivier Zappa
Comment réagir à l’instabilité provoquée par Donald Trump? Les investisseurs ont trouvé une réponse: acheter de l’or. Son métal préféré. Et le pari est payant.
Trump aime l’or, beaucoup plus que l’acier ou l’aluminium. Son penthouse à la Trump Tower en est tapissé. À la Maison-Blanche, il a choisi des rideaux dorés. Même sa chevelure en reflète l’éclat. Mais aujourd’hui, l’or n’est plus seulement un symbole de luxe. C’est une protection. Un rempart contre ses sautes d’humeur, ses menaces de tarifs douaniers et son goût pour l’imprévisible. Quand Trump parle, les marchés tremblent. L’or, lui, brille toujours.
Son prix a explosé de 40% en un an! Plus de 2850$ US pour une seule once d’or. Une flambée qui s’est accentuée depuis l’élection de Trump et qui en dit long... En période de tempête, l’or devient une bouée de sauvetage. Pendant la crise financière de 2008, il avait déjà connu une ascension fulgurante, pulvérisant des records en 2011. Aujourd’hui, le scénario se répète.
Pour vous donner une idée, plus de 400 tonnes d’or ont été transférées de Londres à New York depuis le mois de novembre. Un signal clair: l’incertitude grimpe. Les investisseurs veulent garder leur or sous la main. Plus il est proche, plus il est accessible en cas de crise.
La demande internationale explose aussi. Les banques centrales elles-mêmes se ruent sur l’or. La Chine, l’Inde et la Russie accumulent des réserves record. Un véritable rempart contre les secousses économiques à venir.
Marchés sous tension
Et la Bourse? Elle joue avec le feu.
Les 10% des plus grandes actions américaines représentent maintenant 75% du marché, un record absolu. Plus qu’avant la Grande Dépression des années 1930. Plus qu’au sommet de la bulle techno de 2000.
Un marché concentré, c’est comme un immeuble sur quelques piliers. Si l’un casse, tout s’écroule. Moins d’entreprises soutiennent la Bourse, alors le moindre choc peut être brutal.
Les tensions géopolitiques, les craintes d’une récession et l’incertitude entourant les guerres commerciales fragilisent encore plus le marché. Les investisseurs, inquiets, se tournent vers des actifs moins volatils.
L’or devient donc un canot de sauvetage. Contrairement aux actions, il ne chavire pas au gré des décisions politiques. Plus la menace s’intensifie, plus les investisseurs s’y accrochent.
L’or numérique?
Et alors, qu’advient-il du Bitcoin, qui promet d’être l’or numérique? Disons qu’en période de turbulences, il n’est pas aussi convaincant. Depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, l’or a grimpé de 10%, atteignant un sommet. Le Bitcoin, lui, a chuté de 10% par rapport à son dernier pic.
Les cryptomonnaies suivent souvent les hauts et les bas des marchés. Ils restent imprévisibles. Contrairement à l’or, ils n’ont pas encore prouvé leur solidité en temps de crise. Le Bitcoin reste un pari risqué, influencé par la spéculation et les émotions des investisseurs.
Tant que Washington restera un théâtre d’incertitude, l’or brillera comme un phare dans la tempête. Et Trump, tel un roi Midas incontrôlable, transforme chaque secousse politique en une ruée vers le métal précieux. Chaque tweet enflamme les marchés, chaque volte-face fait trembler la finance mondiale. Plus il bouscule l’ordre établi, plus l’or s’impose comme le sanctuaire des investisseurs.